Le leurre de l'heure de l'horreur, par Patrice


L’horreur en live et en continu.

Quand je vois où l’on va, je regrette d’où l’on vient. Le pourrissement s’est installé de façon durable, récurrente, pérenne. Il s’agit bien sûr de celui de la civilisation. De celle dont on a hérité et qu’on conduit à brides abattues vers le précipice d’une destruction quasi-totale.

Je cale devant l’effort nécessaire pour faire comprendre que l’horreur des attentats, sublime lâcheté et horreur démonstrative de l’époque, est malheureusement inévitable. Ce serait comme de vouloir expliquer pourquoi et comment Emmanuel Todd a raison face au mur (protecteur ?) de l’effet de masse confite d’une dévotion ou d’une nouvelle croyance dans un contexte de fragilité émotionnelle.

La récurrence de tels actes prouve qu’hélas on n’est pas au bout de la chose et que cela constitue désormais un élément avec lequel il va falloir vivre bon gré mal gré. L’impuissance étatique, consécutive au consensus mou multilatéral, sera en l’occurrence aussi efficace qu’une petite cuillère pour nettoyer la Méditerranée ou privilégier la survie des Grecs alors qu’on a choisi celle des banquiers. Finalement, il n’y aura plus guère qu’un événement intergalactique majeur tel que celui qui a frappé la planète il y a 35 millions d’années pour nous étonner. Et encore ! Là aussi, on déclarera ne rien pouvoir faire et on baissera pavillon.

Sur le fond, c’est plus sournois, plus vicieux. Il suffit de voir avec quelle légèreté, voire incompétence ou jean-foutisme les affaires sont gérées. Tout devient vite insoluble, limite abandon du navire dans la tourmente. Seule la volonté de se maintenir et de sauver les apparences résiste à la déferlante des coups générés par une société lancée au galop, mais dans le brouillard. Maintenir le cap, tel est le jeu. Il est bien sûr totalement exclu d’en changer. Liés, fagotés, pieds et poings liés par l’habitude, on continue d’exister vaille que vaille, pour ceux qui décident. Les autres suivent.

Se rebeller ? Pourquoi, pour qui ? Ça ne vient même plus à l’esprit !

C’est, paraît-il, la société en mouvement qui pousse, dans tous les sens, à hue et à dia. On serait dans une société d’économie collaborative (!). Non pas participative, mais collaborative de collabo, ça vous en rappelle d’autres ?

Vingt minutes de télé soit-disant journalistique pour apprendre que nous subissons la pression de la technologie et que nous sommes confrontés à l’évolution de la modernisation qui ne s’arrête pas. Qu’on ne peut pas arrêter. Notre seule attitude actuelle : on protège le passé de peur de l’avenir ! Pas moins ! Il est vrai que si l’on pouvait ne pas se souvenir d’où l’on vient, si l’on était friche totale, on serait malléable. On ferait de nous ce qu’on veut, sans pression aucune, juste naturellement, comme des bêtes.

Seulement voilà, d’autres pensent (à juste titre) qu’ils ont leur mot à dire, leur chance de s’imposer. Alors ils mettent la pression. La guerre est officiellement ouverte, mine de rien.

De cette guerre bestiale du premier arrivé, premier servi. Du « qui m’aime me suive » et du seul le plus fort survivra.

Les plus malins — ils sont légion — n’auront qu’une durée de vie très éphémère. L’illusion ne tiendra pas longtemps. Ils auront vite disparu. A la vitesse de leurs neurones…

Les autorisés et en charge des affaires donnent donc un dernier coup de menton volontaire. L’illusion, toujours elle.

On enfile les perles : on meurt mais on ne se rend pas… Nous sommes ici par la volonté du peuple, nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes… Le panache. Jusqu’au bout ! Le capitaine à bord de son navire ? On n’en parle même pas…

Allez, je vous fais un paquet avec tout ça, genre doggy bag, pour la route… faîtes en profiter quelques esprits qui se disent avoir du recul ou d’autres réflexions plus profondes et forcément plus intelligentes. Ça peut toujours servir…

Patrice C.

 

 

 

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