La démocratie est fasciste. Les reins des bêtes
Au revoir les gamins…
Désespérant.
Nous en avons fini collectivement avec
la désinvolture, cet attribut fort désuet des années de chien quelque part dans
les pitoyables 90’s qui nous firent venir les zombies. Surtout ses bébés…
La désinvolture sera toujours une
politesse patinée dans les suaires des espérances et dénis du fascisme de la
marchandise.
Désespérant.
Nous sommes collectivement -tous !- atrophiés par la
condamnation sans pareille d’une vie sans déesse, sans fleur incrustée dans
notre cerveau reptilien.
Nous
sommes tous condamnés au présent perpétuel.
En fait, j’ai maille à partir avec
le sursaut, la belle fuite en un instant d’éloge intime avec tous les espoirs
des Cévennes. A moins que Sète ne me rappelle une petite fille avec qui j’eus pu
jouer dans le sable gris de sa plage préférée, avec au loin un tanker de passage…
petite blonde.
Désespérant.
Nous sommes tous les oubliés d’un
dieu onaniste permanent… les Thètes mécontemporains des stances à la mâle Sophie,
dans la si simple traîtrise des miroirs de la componction des dialogues de
Platon.
Désespérant.
Quand tu fais l’amour, tu recherches
la lune. Rien de bien exaltant, tu sais…
Stupeur.
Toutes les femmes déraillent. Au
cours de nos pitoyables oraisons capitalistes, il n’est plus question de revoir
Pigalle sous la pluie. Elles sont sans joie, elles déguerpissent, les femmes.
Elles perdent l’honneur dans les eaux croupies, dans des rêves mauves.
« Il y a deux sortes de femmes,
en ces années-là. Les executive women qui jonglaient sans complexe ni culpabilité
avec le body-building, la cocaïne et les antidépresseurs. Il y avait aussi, en
face, les ferventes du new age qui avaient remplacé le bovarysme par l’homéopathie.
Chez les premières, le corps-machine, chez les secondes, le corps-temple. Et
bien que cela ne me plaise guère et explique sans doute ma chute, j’ai trouvé
les unes vraiment excitantes tandis que les autres, pourtant encore un tout
petit peu morales, avaient tendance à m’ennuyer, voire me désespérer de manière
immédiate.
Il y a longtemps, si longtemps déjà,
une jeune femme blonde que j’ai aimée plus que tout fut un temple, et il y
avait encore assez de pureté en moi, à cette époque, pour aimer les temples.
Elle se transforma ensuite, insensiblement sans doute mais avec une rapidité
qui me détruisit, en femme-machine. J’ai aussi, pour mon malheur, aimé cette
métamorphose, j’en ai même joui comme un animal en rut alors qu’elle inscrivait
dans nos chairs les stigmates de la soumission au temps et à l’ordre. Elle
était là, notre grande prostitution, celle de nos corps et de nos âmes, bien
sûr, mais aussi, infiniment plus triste, celle de notre amour. »
Jérôme Leroy, Monnaie bleue,
Le Rocher, 1997 (p. 63-64).
En somme, nous n’avons rien gagné. Les
petites fesses pommelées de la société sont les mensonges extinguibles de la
domination terminale. La démocratie ressort fasciste en toute dernière analyse.
Résolument.
Tranquille, elle est la respiration
de toutes les oligarchies triomphantes…
Nous sommes désespérément avachis
dans le silence des nuits couchés de nos libertés défaites. Le cœur en berne.
LSR
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