Les reins des bêtes ou comment nos ascendants trahissent la France


Les trafiquants d’âge ont les reins caressés par une Bavaroise.

A H., tu me promets, tu ne te voueras jamais à d'autre
culte que celui du livre.



Nos grands-parents et nos parents sont des lâches. Ils n’ont jamais cessé de le devenir au fil de toutes leurs déconvenues. Déconvenues fort sages. A part la santé, car chacun le sait, « quand on a la santé, gnagna-gna… ». Soulagés de « prendre » leur retraite, comme qui dirait « après moi le déluge », nos aïeux n’ont rien empêché et ont adoré jouir sans entraves durant les Trente glorieuses. Ils ont fait des bébés pour projeter leurs inconséquences humaines, leurs instinctives paresses politiques sous les amours intermittents. Piteux, ils ont tout accentué de si lente déchéance des liens dissolus au travail, de toute la marchandisation de la politique au quotidien, des âmes et des corps, de l’ensemble de la spectacularisation de l’appauvrissement des idées dans toutes les strates de la société française. Et nous, que faisons-nous ? Pas grand-chose. Nous attendons le désastre comme les pécores que nous sommes devenus au relai de l’âne qui tue. Car nous sommes fracassés par la bêtise partisane à l’œuvre.

Seuls les communistes et les royalistes ont été les rares militants à tenter en vain d’arrêter le temps de la décadence. En vain. Leurs moyens étaient faibles. Surtout pour un PCF institutionnalisé par les basses manœuvres de ses cadres salis par d’incessantes compromissions avec tous les pouvoirs. Les royalistes, minoritaires, n’ont jamais su faire partager le courage absolu du martyr d’Honoré d’Estienne d’Orves, l’organisation armée clandestine du Colonel Rémy ou le résistant Breton Luc Robet déporté en 1944. Toute une histoire…

La catastrophe court sur les lignes de nos mains grenelées. La fusion des ordures ménagères avec la pollution atmosphérique n’en finit plus de grever les solidarités inessentielles. Les âmes prostituées dominent de toutes parts : dans les cortèges disciplinés des beaux syndicats, dans les ateliers et bureaux criblés d’individualisme, dans des salles de profs complétement abrutis par la doxa du pédagogisme égalitariste, dans les salles de rédaction des zélés esclaves des oligarques européens. Le pire reste à venir !

Viendront les hordes des classes moyennes autour d’un dernier feu, autour d’un rare point d’eau. Ils transformeront leurs dérives bestiales en sanguinaires brimades les rivalités pour la goutte. Rigoureux adversaires de tous et d’un seul, généralement le plus faible. Les prochaines années nous montreront leur belle faconde à radoter les droits de l’homme et de la citoyenneté consumériste. Ces classes moyennes sont les rampants, les soumis à la promesse des lendemains de fredaine délicieuse, tout ce pogrom des béats devant les ordres du monde poussés par les porte-voix Alain Minc, Jacques Attali et le philosophe Johnny Halliday. Dès qu’ils ont un micro, ceux-là, les foules se prosternent. Pendant ce temps, un dieu boucanier ricane sur le messianisme de ces fauteurs de guerre sociale. Son mégot de brune au bec lâchement mâchouillé cinquante années durant, il le jettera sur la dernière économiste de la protection sociale au corps si bien proportionné mais au minois aussi sale qu’un cul de bébé quand il crachote son lait pasteurisé. L’économie est cet autre nom de la nouvelle géomancie spectrale sur des sentiments vides de sens pour traduire un chemin politique. Atterrants économistes atterrés.

Depuis la mort de de Gaulle et le triomphe du pompidolisme baiseur, le giscardisme politique consume entre 8 et 12.000 maladies au travail ou accidents du travail par an, soit une petite guerre civile chaque année, avec ces morts, ces handicapés, ces miséreux agonisants au fond d’un lit d’hôpital. Mais, soit !, il n’y a rien là qui n’émeut la joie essoufflée après les courses au supermarché bio des retraités d’aujourd’hui qui n’ont plus que faire de ce qu'il adviendra par la suite. Tant qu’ils peuvent s’épauler au soleil dans des cités vacancières au Portugal (la nouvelle mode depuis les risques de l’Orient) aux côtés des buveurs de bière de Bavière venus par wagons entiers vers les Algarve, l’avenir ne les intéresse pas davantage qu’une fille violée dans le métro de Paris... il suffit de ne pas regarder… il suffit de détourner les yeux, puis changer de compartiment et imaginer un sauveur anonyme. Ou bien, police partout pour protéger tous les compartiments d’une existence dévouée aux charmes et tempérament de l’aveuglement.

Nous en sommes là.

Le giscardisme politique a tué l’espérance dans la pornographie soft des années Mitterrand où il fallait apprendre comment partouzer à grande échelle entre peuplades continentales en asservissant les plus récalcitrants à la sinistre farce européenne comme continuum du IIIème Reich. Depuis lors, les présidents de France font des ronds dans les fontaines de la communication élyséenne et jouent à touche-pipi avec des électeurs trop heureux de croire en leurs bons fonds, leurs petits mots sucrés.

Nos grands-parents et nos parents sont des lâches. Ils ont joué les faiseurs de roi avec des bulletins de vote, plus quelques manifs de la Cgt ou Cfdt sans importance et ont désespéré Sganarelle, Mouloud, Victoire et Jean-René en arborant en journée la main jaune de SOS-Racisme tout en rêvant le soir de gagner au loto et en s’atrophiant le week-end venu dans la messe des PEP, le marché obligataire et les clubs de boursicoteurs amateurs. Rouler dans des bagnoles allemandes coupées ou en belles françaises pour partir en vacances « sur la Côte », voilà leur seul mérite assumé.

Et nous ? Nous, nous ne valons guère mieux. Pire, nous sommes les ravis de la crèche citoyenne qu’ils nous ont construite.

Nous marchons à pas feutrés, seuls, sans oser prononcer une parole aux côtés des morts-vivants pour concitoyens, vers notre néant collectif. Les plus jeunes, natifs des années 00 seront pires. Ces gamins cyberautistes sont devenus complètement cinglés pour des notes à l'école et des rivalités sans commune mesure avec celles des barbares. Le plus triste, même le coït dans lequel ils sont nés a été conditionné par une procrastination entre le coût, le rapport baise/salaire net du partenaire et la moraline du plaisir strictement individuel. Quant au travail… il devient l’épanouissement de peu et ils nous la referont de plus belle la catastrophe, ceux-là.

LSR






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