La compassion n'a qu'un temps, par Patrice
On remonte le réveil.
La compassion n’a
qu’un temps. Voici venu le temps des choses tout aussi
grave mais nécessaires. Nous allons donc changer la perfusion. De larmoyante et
guerrière, on va brancher celle de la survie à long terme.
C’est de survie qu’il va s’agir. Il va falloir
émouvoir, informer et si possible décider de la façon dont on va vivre dans les
quelques décennies à venir. Beau programme. D’autant plus nécessaire
qu’incontournable.
Les tracés fugaces des balles de Kalachnikov laissent
la place aux hypothèses et traits immatériels sur l’avenir. Après les
roulements de tambour, voici venu le temps des inquiétudes métaphysiques,
hypothétiques et aléatoires du climat et de son évolution.
Ce qui fut le temps de la guerre devient le temps des
cautères. Rien de tel qu’une occupation essentielle pour vous ressouder une
nation. Après le rappel aux fondamentaux des idéaux sacrés, voici venir le
temps du doute. Car là, rien de bâti, de déjà vu. La porte est grande ouverte
sur l’improbable dégradation des conditions de vie. Si en plus, il se trouve
des zigotos artificiers en mal de guerre et de terreur sous couvert de
religion, il n’y a plus qu’à s’apprêter à vivre comme des taupes ou des animaux
de laboratoires.
On “reset“,
on change l’interphase entre le bonhomme et la vie. On essaie des choses et on
en espère d’autres. Pas trop pourries et fiables. Qu’il est beau l’élan
guerrier délivrant le monde, du moins celui qui n’a pas de frontière naturelle
avec le fauteur de troubles. Les autres sont à l’abri, naturellement. On
ressert les boulons de la solidarité. On en appelle même aux inusables et
bienvenues devises protectrices faites garanties nationales. Que la Lumière soit ! Les tonnes de fleurs sont là pour éponger
non la douleur mais la démonstration d’une pseudo solidarité retrouvée. Si
après “ça“ c’est toujours pareil, il
faudra agir en interne et rebouter le système. Pour le moment, l’ultime n’est
encore que provisoire. Après celui-là, en viendra un autre. Question de timing.
C’est donc de péril uniforme et général qu’il va s’agir
pour faire passer le dernier, en cours de résection. Celui-là implique tout le
monde. Il n’y aura pas de premier et de dernier. Egalité des chances. Là où
l’on a déjà du mal à traiter à trois ou quatre, on imagine à cent quarante-sept !
Car le mal est sournois bien que prévisible. On le voit venir, ce nouvel ennemi
fédérateur. On le connaît d’autant mieux qu’il est le fruit de nos modernismes
et nécessaires progrès. A table ! Il faut conclure, car la mer monte et ça
ne se règle pas à coups de Rafale. Déjà le premier mal à se pointer, on a eu du
mal à l’admettre comme inévitable, alors celui-là… Il va falloir trouver autre
chose que le martial, l’impétueux et soi-disant inusable recours inscrit dans
les tables.
Hardi, petits que nous sommes face aux éléments, coincés
entre le nécessaire de chacun et le faire de tous.
Une chose est sûre, hormis les directement concernés
par les travaux médicaux d’urgence pour qui il est trop tard, les autres ne
demandent qu’une chose : qu’on soit efficace. On verra, on va voir…
Patrice C.
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