Au boulot ! (bis repetita) - ou les délices des données statistiques


Le baiser des radiés de Pôle emploi


Un baiser est un acte de bouche. Les scientifiques livrent de temps à autre ce qu’un baiser profond met en jeu. Il y a d’abord 29 muscles, dont 17 pour la langue qui agissent de concert et, surtout, 9 mg d’eau, 0,18 mg de substances organiques, 0,7 mg de matières grasses, 0,45 mg de sel, sans oublier les centaines de bactéries et des millions de germes.

Quels sont les effets chimiques du chômage ? Quelles sont les jeux de rôle, de pressions institutionnelles et de communications relatifs au traitement du chômage aujourd'hui ? Commençons par les causes des radiations des listes de demandeurs d’emploi.

Pour faire retour avec le texte ci-dessous de ce jour, rédigé un peu avant la présente « bricole », des précisions s’imposaient après une recherche comparée pour connaître le nombre de radiés par mois.

Avant cela, il faut noter qu’un chômeur inscrit à Pôle emploi sur deux ne perçoit strictement aucune indemnité et, actuellement, deux petits chômeurs sur dix sortent des listes des inscrits à Pôle emploi pour « reprise d’emploi déclarée ». Cela nous fait basculer dans la réalité brute : pour un emploi déniché, il reste sur le carreau cent demandeurs en attente.

D’après les services économiques des organisations syndicales représentatives des travailleurs (Cgt, Cgt-FO, Cfdt, Cftc, Cfe-Cgc), environ 33 % de la population active se trouve ou bien privée d’emploi ou bien établie dans des jobs de très courte durée.

Quant aux radiations orchestrées par Pôle emploi, nous avons trouvé les données fournies par la DARES et que nous résumons ci-après. Au fait, la DARES est un organisme ministériel dont l’acronyme signifie « direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques » du Ministère du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social (ouf ! la longueur de l’intitulé nous laisse entrevoir les tuyaux, la pesanteur et le souffle vital pour battre le cancer social du chômage). Pour le dire vite, février bat tous les records depuis août 2013 du nombre de radiés regroupés sous les motifs suivants :
·       défauts d'actualisation : 211.100, soit 42,8 % des sorties des listes (+11,2 % de janvier à février);
·       radiations administratives : 57.800, soit 11,7 % des sorties (+28,2 % de janvier à février et  46,3 % de janvier 2013 à janvier 2014);
·       les autres cas (les décédés, les incarcérés…) : 54.400, soit 11% des sorties des listes de Pôle emploi (ce qui donne +5,8 % de janvier à février et +8,2 % de janvier 2013 à janvier courant).

Aussi, nous disposons du chiffre de 323.300 radiés des listes (65,5 %) pour d’autres autres motifs que ceux qui suivent :
·       stages : 38.100, soit 7,7 % des sorties ;
·       arrêts maladie, congé maternité, etc. : 36.700, soit 7,4% des sorties.

Concernant les reprises d'emploi déclarées, 95.500 désinscrits des listes ne représentent que 19,3 % des sorties des listes de pôle emploi.

Mieux, dans le rapport de février de la DARES, que l’on peut télécharger (suivre le lien : http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/PI-Mensuelle-AMDD85.pdf), en page 15 de ce document livré à l’ensemble de la presse, nous trouvons un total de chômeurs (départements et territoire Outre-mer compris) de 6.042.100 de salariés privés d’emploi, loin des chiffres que l’on communique par la bouche des médias, ou dans les commentaires de nos édiles convaincus du combat qu’ils mènent droit dans leurs vernis à boucles leurs escarpins design. Le baiser des radiés de Pôle emploi est un germe… oui un germe de peste noire.

LSR

 

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