Marc Blondel (2), ou ce qui est acquis est digéré. Aérer le syndicalisme, par Patrice C.


Je suis scié !

En ouvrant mon hebdo préféré, je lis avec consternation que ce qui devait faire l'objet de ma part de ce que j'appelle mes bricoles était défloré.
Vous me direz peut-être que les grands esprits se rencontrent, merci pour moi.
La dette & l'acquis. Une voix libre -
pleurons, pleurons, pleurons. ESPERONS.
Heureusement que le sujet n'est qu'effleuré somme toute dans l'information concernant la mort de Marc Blondel. Les deux informations se superposent et, comble de l'ironie, rejoignent en même temps mon parcours syndical et son origine.
Le monde est petit et ne manque pas d'humour, décidément. A double titre une fois de plus, car le "général" a été à l'origine de mon adhésion à l'organisation dont il était le secrétaire général et qu'il porte, en quelque sorte et de façon indirecte, bien que je sois sûr qu'il l'aurait assumée, la responsabilité de mon adhésion, emballé que j'étais par sa truculence et sa faconde d'envoyer valser les convenances si convenues. La seule différence, mais elle est de taille, qui me démarque, c'est que moi, je ne suis pas encore mort mais que j'ai quitté FO bien avant, comme lui, que cela ne survienne. Paix à son âme et respect à ses cendres.
Tout cela pour en revenir à l'objet du débat, mentionné dans la brève de Marianne sur la mort de Blondel, où il question de modernisation du syndicalisme et donc, ipso facto, de trahison. Alors, non ! Ce raccourci sémantique qui m'a valu les désagréments et l'incompréhension de mes camarades et mon départ de leurs instances, est vraiment trop caricatural. Ne confondons pas modernisation et mondialisation, ce qui effectivement nous amènerait au social libéralisme. Cela est un peu facile et un peu court (Valencourt… Private joke). C'est justement le refus d'envisager un "relookage" ou une adaptation au contemporain qui fait la défaite des syndicats. Il n'est nullement là question de "faire moderne" ou de je ne sais quoi du genre. Il devient de plus en plus criant qu'il faille adapter sa réflexion à l'époque. Cela ne signifie en rien que l'on doive se renier et jeter les vieilles chemises par-dessus les haies.
L'Histoire, et quand j'en parle, j'entends cette chose sacrée qui nous permet de nous construire sans pour autant garder un œil dans le rétroviseur, est acquise, intégrée. Les postures acquises ont la vie dure. Elles ne sont évidemment que le côté apparent d'une chose plus profonde qui représente la sécurité et la volonté de rester fidèle à une ligne de conduite étayée et éprouvée, mais qui se doit d'être remise régulièrement sur le tapis du vécu afin de ne pas finir par sentir la naphtaline.
Aérons, aérons, il y fera plus sain ! La peur, bien sûr, s'empare de tout chantier de remise en forme (et non pas en question), mais c'est aussi un signe de bonne santé. Ne pas avoir peur de son ombre et d'être dépassé par des événements en devenir éventuel n'induit pas que l'on doive se réfugier sous la couette.
Libre à ceux qui persistent à vouloir vivre à l'époque du traité de Westphalie de le faire ! Si le seul référant qu'ils aient trouvé fut la conquête glorieuse de droits sociaux indexés sur une histoire indigente et non exportable : libre à eux ! Il en va non pas du besoin d'un alignement, mais d'une remise en question de quelque chose qui finalement ne nous concerne que très peu et qui n'est adaptable et exemplaire qu'à petite dose.
Ainsi, ériger en vérité historique des révolutions étrangères qui commencent à dater et se réfugier derrière des combats et des conquêtes qui ne sont plus des références, compte tenu de la course du temps, c'est refuser d'avancer et de se regarder dans la glace de la seule époque qui compte : la nôtre.
Le jeté de pavé dans le jardin des acquis n'est pas mon genre. J'en tire profit (des acquis), je les ai intégrés et ils me soutiennent, mais je suis tourné sur demain et non pas sur des lendemains qui seraient enchanteurs.
Il s'en faut donc d'une remise à jour et d'une marche en avant, ce qui, si cela avait été fait plus tôt, aurait évité de se retrouver coincés aujourd'hui le dos au mur et mis dans une situation incapacitante due au retard accumulé.
Patrice C.

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ce qu'est le syndicalisme libre & indépendant du macronisme-patronat

Aristote à Chartres (statuaire)

Malheur à toi permanent syndical de peu ! (tu ne sers qu'aux fiches policières)