Crise de la représentation ? Du pareil à la répétition du même
Insignifiance 1 – représentation 0
Les néo-socialistes et ses alliés
de circonstance (laquelle consiste à
cogérer un maroquin local coûte que coûte), Verts et souvent Front de
gauche, ont reçu les éloges des urnes qu’ils méritent.
Voter grève ce qu’ils pensent
être au cœur du principe démocratique : la représentation.
Un billet précédent (http://atelierserpentrouge.blogspot.fr/2014/03/comptabilite-de-la-pseudo-democratie.html)
énonce la caducité du pouvoir tenu de peu, avec si peu de voix. Evidemment, les
commentaires vont bon train sur ce qui se déroule :
· Que doit faire Hollande ?
- Rien, il peut changer les têtes, la
ligne principale reste une absence de cap historique pour le pays. A vrai dire,
de notre point de vue, on se moque complètement de cette question
essentielle chez les démiurges du vide.
Il est clair en outre que le besoin de « chef » nous paraît tellement tellurique dans ses stances archaïques
que nous en demeurons cois.
· Qui doit-il nommer à Matignon ?
- Même commentaire. L’un ou l’autre, de
quelque tendance interne au PS ou de quelque mouvance interne à l’UMP, ne changera
rien d’une situation historique. La politique du même conduit les mêmes aux rênes
institutionnelles.
· Une vague bleue nécessite-t-elle,
comme l’invoqua le premier le député-maire de Montereau Yves Jégo, une
dissolution de l’Assemblée nationale ? - L’ancien secrétaire d’Etat du précédent
quinquennat omet que ses maîtres ne l’ont pas fait en 2008. Les recettes de
cuisine ne font pas recette politique. Sinon la gestion au coup par coup. Entendre
renouveler les leviers constitutionnels n’est qu’un calcul gouvernemental à
courte vue. Une nouvelle majorité issue d’une Assemblée nationale renverrait à
trois ans une claque inversée, pour ne pas démêler la question principale :
ce qu’il faut changer, ce qui est à dire et faire.
· La percée du Front national
serait-elle l’indice d’une « mauvaise
santé de la démocratie » ? - Certes, la semaine dernière des arguties passèrent
de la dénonciation d’un « parti antirépublicain » à celles de « parti
anticonstitutionnel » (dixit un
responsable de Sos-Racisme). Depuis 1986,
on ressort le Front diablotin pour sauver des meubles jamais menacés. Les
fieffés poursuivants du statu quo s’en
remettront bien. Quatorze municipalités sur les 36.000 que compte le pays perturberaient
LA démocratie ?! Etrange conception de la démocratie où l’on tient son
impéritie personnelle pour ligne d’oukase, ou déni de qui exprime quoi.
· L’abstention est un « mauvais signe » pour le pouvoir,
dit-on. Et chacun d’évoquer le mal originaire, la comparaison avec des pays où
la participation est soit obligatoire, soit prépondérante, et encore la « honte » d’oublier que nos aïeux se
soient battus pour voter, etc., etc. – La moraline se substitue à l’analyse ;
pêle-mêle, il peut être envisagé que l’électeur lance des messages, exprime sa
sécession avec le jeu de dupe, ne s’intéresse pas au défi culinaire des seules
postures et communications politiques. Il est plutôt question ici d’une crise
générale de régime, de la réapparition dans les urnes de la contradiction
fondamentale entre des intérêts antagonistes économiques et une politique
nationale disparue dans les rouages supranationaux de l’Europe sous hégémonie
Allemande.
Castoriadis (comme d’autres politistes et philosophes) a pu mettre en examen la
représentation dans la démocratie formelle, irréelle, soumise aux leurres d’individus
autoproclamés et auto-institués détenteurs des leviers juridiques de la
direction politique nationale. Et l’insignifiance remplit de facto le vide laissé par des partis qui pratiquent une même
grille de lecture du monde. L’insignifiance… voilà la donne
spectaculaire-marchande qu’on nous vend dès ce lundi.
LSR
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