Ayrault, Hollande, ce n'est pas le chef qu'il vaut changer : C'EST LE CAP POLITIQUE, par Patrice C.


Comme un ouragan

Admettre son impuissance, c'est à la fois la seule et pourtant inimaginable solution qu'il reste à François Hollande. On n'imagine pas un président de la République jetant l'éponge et rentrant dans ses pénates les oreilles basses. Tel le capitaine du navire, il se doit de rester à la barre et, tel le même capitaine, il doit rester le dernier à bord, sauf à trouver une solution radicale et quasi inespérée.

Ce n'est pas son genre. Lui, son style, c'est le pari continu et répété sur l'avenir et le coup de chance du jeu, y compris celui du débutant. Il mise sur l'amélioration soudaine de la situation économique. Bien sûr, il est impensable d'être aux responsabilités et d'avoir ce genre de comportement. La méthode Coué n'est rien d'autre que la méthode à Mimile. Indigne même d'en parler. Il restera donc pour l'honneur et le respect de la charge.

De doctes analystes sont aujourd'hui d'accord pour reconnaître que ce ne sont pas seulement les hommes et femmes, à commencer par leur patron de Matignon, qu'il faut changer. C'est de politique !

Quand on a dit cela,
on n'a pas dit grand-chose et même rien.
 
Ce qui est étonnant c’est qu’il y en est autant qui en parle maintenant. Car quelle est-elle cette politique ? Il faut craindre que nous n'en n'ayons jamais vu ne serait-ce que l'ombre. Sauf à ne pas avouer ou revenir sur une franche explication concernant la politique européenne, ce qui pourrait passer pour une erreur de choix ou être accusé de cracher dans la soupe, il faut pourtant bien en parler. Les prochaines échéances de politique budgétaire ne pardonneront pas plus que la vox populi des urnes. Parler des problèmes auxquels on est confrontés n'est pas un aveu de faiblesse en démocratie quand cela est fait de façon franche et pédagogique, sauf à vouloir cacher la poussière sous le tapis ou à prendre les Français pour des ânes focalisés sur leur porte-monnaie et incapables de comprendre quelque chose à la politique inter-étatique.

Les ministres, si critiqués et si peu brillants, ne sont d'ailleurs pas les hommes de Hollande. Ils et elles sont les troupes de Ayrault. Après leur avoir accordé largement le temps de s'installer, il faut bien reconnaître que c'est le fond qui manque le plus. On imagine que les directives de Hollande doivent tomber à plat dans la gamelle de la plupart d'entre eux et y faire un drôle de bruit de casserole. En un mot : ça sonne creux !

Mais qu'est-ce que cela donnerait alors s'il s'agissait d'appliquer une politique à la hauteur de la situation ? Si l'on avait besoin de "pointures" en politique. Heureusement pour eux, mais pour leur malheur, ce temps est révolu. Les premières élections qui viennent à mi-mandat et qu'on s'évertuait à dire sans grande importance, les replaçant à l'échelle locale, sont un demi mal croyait-on… Imagine-t-on qu'elles surviennent aux trois quarts du mandat… Le résultat n'est donc pas celui attendu. Il y en a pour tout le monde et personne n'échappe aux éclaboussures, quelque soit son ministère. Ceux qui se croyaient peinardement à l'abri l'ont compris mais un peu tard. Aujourd'hui, ça s'affole (paraît-il) dans les ministères. "Je vais être viré !", la grande trouille, l'angoisse subite. Pensez donc aux trente-deux mille nouveaux inscrits à Pole Emploi, ça vous inspirera !

Il ne s'agit donc plus d'une correction, mais d'une décoction en règle. C’est un lavement que les Français viennent d’administrer. Pourquoi cela ?

Le manque de dirigisme gouvernemental y est pour peu de chose finalement. C'est le contenu de la mission, la synthèse globale absente et non partagée d'une définition de la politique à appliquer qui fait défaut.

"Où vais-je ? Qui suis-je ?", voilà la situation d'un gouvernement en errance depuis vingt mois. Mettez qui vous voulez en lieu et place et vous obtiendrez le même résultat. Ce n'est pas de pilote dont on a besoin, c'est de cap. Le second du capitaine peut sortir toutes les cartes qu'il veut pour briefer ses troupes. S'il ne sait pas où l'on va, ça ne sert à rien. Ce gouvernement n'est guère plus motivé que les Français qui eux savaient ou croyaient savoir ce qu'ils attendaient d'un gouvernement et d'un chef de l'Etat "socialiste". Il est quand même malheureux, consécutivement à cette inertie, de devoir prendre le mot socialiste avec des pincettes.

Maintenant, le mal est connu, le cochonnet est au milieu du jeu. Il ne suffira pas de changer les pointeurs, il faut la jouer autrement.

Patrice C.

 

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