Faits d'actu.
Quelle superbe leçon que celle donnée par les
athlètes handicapés lors de leurs performances de Sotchi. Ils laissent loin
derrière eux les adorateurs du corps, les contempteurs de l'esthétisme
plastique et toc de corps taillés sur mesure et qui font rêver dans les
chaumières de midinettes en sueur.
Arriver à de telles performances, qui sont
l'équivalent de celles des valides, la plus-value liée au handicap en plus, ce
qui survalorise leurs exploits, c'est une belle leçon donnée aux prétendants de
la pseudo-perfection marchandisée des adeptes de la publicité mensongère et du
commerce lui aussi body-buildé des
marchands de cosmétique et de carton-pâte.
S'il était besoin de prouver que c'est l'esprit qui
dirige le corps et que ce dernier n'est en fait qu'un emballage au service de
celui-là : c'est fait ! Tout le reste n'est que frime et apparence (déjà rance) aussitôt que servi. S'il
était encore besoin de prouver que les mannequins anorexiques et zombifiés ne sont que le support de ce
qu'on leur met sur le dos, qu'ils doivent faire oublier qu'ils ne sont là que
pour offrir les produits dont on les affuble, qu'ils doivent se faire oublier
au profit du produit et qu'ils pourraient très bien être remplacés par des
défilés de mannequins de cire et de plastique pour arriver au même résultat :
vendre l'apparence, le cosmétique, le carton-pâte.
Prétendre que c'est le corps qui favorise le
contact, le rapprochement des peuples, est une horreur ! Cela relève du contact
physique et pas toujours agréable, rien d'autre. Alors que l'esprit qui anime
des hommes et des femmes physiquement diminués leur permet de prendre le dessus
sur des performances a priori
inaccessibles mais vaincues par la seule force de leur mental.
Qui osera nier que le corps n'est rien sans l'esprit
qui l'habite ? Ce corps-outil, réparable et peut-être bientôt remplaçable
dont nous ne sommes que les locataires au profit d'une force réelle mais
intérieure toujours présente. Habillez-le, déshabillez-le, réparez-le,
changez-le, il ne sera jamais que l'enveloppe vide sans l'esprit qui l'habite
et le dirige. Tout le reste est apparence, mode, faux semblant et toc. Mettez
une robe de grand couturier sur un mannequin en vitrine : que voyez-vous ?
La robe ! Mettez un mannequin de chair sur des skis, on ne voit que les skis !
*
La disparition d'un avion dans le ciel du Sud-Est
asiatique me ramène à Mélodie Nelson ("charmante
petite conne") de Gainsbourg et aux Papous de Nouvelle-Guinée et de
leur cargo culte. Celui qui consiste à tirer des flèches en direction des
avions qui survolent leur espace aérien pour se protéger de façon préventive
d'une attaque des dieux ou d'un ennemi inconnu alors qu'ils en attendent un
profit éventuel. Ils voulaient bien du modernisme nécessaire, pas du superflus
et surtout pas de ses convoyeurs. Eternels "Frères des airs" comme il en est de la côte, ont-ils fini par
réussir à s'approprier les valeurs d'un Boeing peut-être pas en perdition pour
tout le monde…
Patrice C.
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