Lemmy Kilmister is not dead - R.I.P. (We Are & Will Allways Be Motörhead)


Nouvelle voix parmi les Séraphins.

2015, décidément, est une année qui se termine mal et annonce des frustrations pour la prochaine. Il est un gars qui ne jouera pas le 2 février prochain à Paris, too late, too late

Ian Kilmister, plus connu sous celui de Lemmy Kilmister, chanteur et boss de Motörhead est mort lundi 28 décembre à l’âge de 70 ans d’un cancer diagnostiqué à peine deux jours avant. Le chanteur lyrique se tait. Il rejoint Kurt Cobain et Phil Taylor (mort en novembre dernier). Un cancer foudroyant a abattu le noble héros du rock’n’roll et du blues.

Fils d’un vicaire, né le 24 décembre 1945 à Stoke-on-Trent, en Angleterre, ce petit Jésus qui prendra le sobriquet de Lemmy a poussé dans le nord du pays de Galles avec sa mère. Dans les années 1960, il devient bassiste au sein du groupe Hawkwind, puis est viré lors d’une tournée au Canada pour possession d’amphétamines, après cinq jours de geôle. Faisant bonne fortune, il officie comme roadie sur la tournée de Jimi Hendrix en 1968 puis, en 1975, il bâtit. Motörhead est formé avec le guitariste Larry Wallis et le batteur Lucas Fox.

Les compositions s’écoutent bibliquement dans On Parole (1975), Motörhead (1977), Overkill et Bomber (1979), Ace of Spades (1980), Iron Fist (1982), Another Perfect Day (1983), Orgasmatron (1986), Rock 'n' Roll (1987), 1916 (1991), March ör Die (1992), Bastards (1993), Sacrifice (1995), Overnight Sensation (1996), Snake Bite Love (1998), We Are Motörhead (2000), Hammered (2002), Inferno (2004), Kiss of Death (2006), Motörizer (2008), The Wörld is Yours (2010), Aftershock (2013), Bad Magic (2015).

Volontiers agressif pour la bonne humeur, Lemmy adorait paraître violent. Un tendre de la torpeur métallique, un amateur de l'apparat pour mieux se camoufler, se protéger du poète à la lyre musclée qu'il est !

Cet été, il confiait une conversion radicale du whisky à la vodka « pour raisons de santé ». Est-ce la vodka qui l’a mis à genoux. Selon sa géométrie personnelle, sa longévité provenait de son aversion pour l’héroïne et une constitution physique puissante. Rare dans le rock énervé qui scandait les mérites de cette chimie dans les veines.

Avec l’alcool, les amphétamines et les groupies chahutées à l’horizontal, ces principales drogues, il revendique une liberté sexuelle pour tous sans jamais recommander de partager son mode de vie. Provocateur en tous genres, il voue cependant un culte pour les politesses et les bonnes manières, so british. Un brin conservateur, Lemmy. Comme tous les durs en cuir.

Textes précis et thèmes subtiles des chansons, riffs cliniques, les références au cinéma sont courantes. Les aventures humaines de Motörhead ne sont pas les petites bières des pierres rouleuses. Lemmy a rénové le rôle du bassiste. Une basse qui joue en des accords sous un son saturé qui assure rythmique autant qu’essence propre de la basse. Les accords sont joués avec la voix, ce qui confie des effets étonnants avec un son profond tel un roulement de train qui vous arrive sur le corps, un tremblement de terre dans votre jardin. La lourdeur est la signature de Motörhead, mais la mélodie n’y est jamais absente. Loin de là. Lemmy, autre caractéristique plaisante souvent imitée, peu égalée, déclame au micro placé haut, jouant sans jamais démonter une note. Droit comme un biker sur une Harley, il gronde, il boue une volcanique musique. Inferno.

Lemmy, on l’ignore souvent, entretenait par ailleurs une formation épisodique, The Head Cat, nourrie du blues lointain qu’il préférait.

Allez santé, Ian !, rideau sur le monde… l’Eden va pulser au son de dives vocalises. En artiste de tes choix, tu n'as pas disparu. Tu t'es juste éclipsé. Faites tourner les platines !

LSR

 


 



 

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