Sous prétexte anti-FN, le MEDEF signe des deux mains le pire du pire, par Patrice


Medef vs FN.

Lorsqu’on entend le Medef, par la voix de Thibaut Lanxade (sur France Info, le 1er décembre) et qu’on lit les déclarations de Pierre Gattaz dans Le Parisien, critiquer le programme économique du FN, on se pince pour ne pas rugir et on s’assure de sa déglutition pour ne pas mourir étouffé.

Le Medef, qui se veut apolitique et se revendique comme une société anonyme représentative d’une corporation, n’hésite pas à mettre dos à dos le FN et le Parti de gauche ou l’ex Programme commun de gouvernement de la gauche (NDLR : conçu entre les radicaux de gauche, le PCF et le PS dès 1972 pour nos plus jeunes lecteurs à qui il faut tout réapprendre) dans une comparaison qui fleure bon la réaction pure et dure d’un milieu professionnel fortement teinté de 3ème ou 4ème République. Il n’a pas les mots, ne les trouvant pas assez forts à son goût, pour vilipender les mesures proposées par le FN en matière économique. C’est un déballage digne d’un Laval dont nous accablent MM. Gattaz et Lanxade et tout dans leurs déclarations participe à leurs propos.

Il est vrai que la France est de peu de poids sur l’échiquier économique mondial, mais que nous allons (paraît-il) vers le redressement. Evidemment pas suffisamment vite à leur goût. Nous sommes pour eux encore un pays minus (voire minable) face aux besoins et aux demandes de l’économie mondiale qu’ils privilégient. Ne comptons par sur le Medef pour représenter dignement la France, il en est encore tout marri et quelque peu honteux de voir qu’on n’a pas encore adopté ses recommandations et qu’on ne soit pas le coq orgueilleux et donneur de leçons qui guide le monde. Il n’y a pour le Medef qu’une place qui vaille, la première, et nous sommes tous coupables de ne pas participer selon ses directives pour y parvenir et qu’importe le reste de l’existence. Tout semble bien pâle à ses yeux si ce n’est son programme qui a tout d’un programme politique réactionnaire affiché sans scrupule aucun, alors que le pays traverse des épreuves comme il n’en a jamais connu. Pas de douleur chez ces gens-là, que la volonté de faire de l’argent envers et contre tout et tous. Celui-ci n’ayant ni couleur, ni odeur, tout est bon. C’est un aveu clairement affirmé d’une ligne politique plus extrême que le FN dont il s’agit, celle qui a prévalu dans les années 30.

S’il peut exister des égarements et des approximations dans les programmes des partis politiques, nous pouvons voir dans les réflexions du Medef le fruit et la volonté d’un dirigisme d’une rare radicalité, celles d’un groupe de pression obscur comme la France en a connu du temps de la Cagoule et qui ne manque pas de se présenter à l’Elysée pour passer la sébile de ses avantages corporatistes. Un coup de main de circonstance auquel le pouvoir ne saura rester insensible.

Patrice C.

 

 

 

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