A bas le salariat selon les vues patronales ou la barbarie à l'épreuve des faits, par Patrice
La fin du salariat.
Nouvelle antienne, nouveau paradigme de la classe
politico-économique dirigeante, cette vieille théorie anarchiste attise les
ardeurs des libéraux.
Tout frétillants qu’ils sont d’avoir découvert qu’en
pervertissant l’idée de partage et de répartition égalitaire des ressources,
ils allaient pouvoir “faire moderne“,
innovateurs et créateurs de nouvelles idées économiques, ils entendent conduire
les salariés vers leur place de Grève des avantages sociaux acquis dans la
lutte des classes en les soumettant encore plus aux diktats du marché (qu’ils dirigent) et à la guerre de tous
contre tous.
Faire table rase du passé, voilà la belle idée des
nouveaux esclavagistes !
Ils veulent relooker
à leur façon les espoirs d’égalité et de liberté prônés par les adeptes d’une
société sans classe et d’un monde sans hiérarchie. Il suffit, pensent-ils, de
faire croire à la liberté totale, à l’avenir dans un monde sans structures
contraignantes, mais dont ils resteraient les maîtres, pour que toute idée de
société collective disparaissent derrière les intérêts particuliers dont ils
tireront les profits.
Amener les salariés à abandonner leur situation de
soumission au profit d’un éventuel avantage reposant sur l’autonomie et la
responsabilité pour aller vers une société plus profitable, c’est vendre du
vent et aller contre l’Histoire.
Après l’abandon des avantages acquis de hautes luttes
sociales historiques, c’est vers la
désintégration des métiers, des capacités professionnelles que l’on se dirige.
Les donneurs d’ordres, libérés de toutes responsabilités, de devoirs envers des
exécutants réduits à merci, retrouveront leur situation dominante et totalement
vierge de tout devoir, de toute contrainte sociétale. Seule la prime à la
rentabilité comptera sans avoir à rendre compte ou à se sentir impliqué.
L’abandon du
salariat version patronale, c’est la guerre sociale.
Qu’elle sera loin la belle idée anarchiste, idéaliste, d’un monde sans autorité
basé sur le respect et la responsabilité réciproque, sur le partage équitable
selon ses besoins.
Ce qui est proposé par divers moyens (Uber), c’est l’automutilation,
l’autodestruction par les salariés eux-mêmes de leur vie de soumis au profit
d’une hypothétique liberté de se réaliser et de pouvoir tenter sa chance de
devenir riche. C’est oublier un peu vite que la liberté à un coût et qu’on ne
devient riche que par la malhonnêteté. La proposition qui est faite est cousue
de fil blanc. Seuls les plus
impitoyables survivront et il n’y aura pas de place pour tout le monde.
Quant à l’avenir du pays, il est mis en veilleuse en attendant des jours
meilleurs…
Voilà ce que nous proposent nos doctes penseurs en
avenir, nos pseudo “phares de la pensée
sociale“. Le chemin qu’ils nous proposent et celui de l’aventure
individuelle et de l’autodestruction d’une société qui a mis des siècles à se
construire et qui repose sur le bon sens collectif. Le projet ne repose que sur
le profit à court terme et sur la mort des plus faibles, des moins préparés,
des moins armés. De ceux qui n’ont une (petite)
place que dans une société constituée. C’est leur mort que l’on programme en
abandonnant tout sentiment de solidarité.
Patrice C.
Commentaires
Enregistrer un commentaire