A voté ! Bis, ter, quater... repetita où l'impasse de l'histoire des partis institués


Le jour d’après – de la répétition des atermoiements électoraux.

Titre d’un livre ? Titre d’un film ?

Non, il s’agit là d’un feuilleton à épisodes successifs et scénario qui n’a pas changé, d’un vague à la démocratie libérale continué et ses lendemains qui chantent dans la démocratie télégénique. Tout Français qui oserait affirmer qu’il se lève avec la « gueule de bois » ce matin est un imbécile, un amnésique ou un croyant en des vessies tricolores. Il aurait oublié résultats récents et programmes répétitifs.

La semaine dernière de manière basique, à L’Atelier du Serpent rouge nous vous écrivions que le FN peut rester serein dans une période de pseudo-lutte morale contre lui : les billets, les annonces des éditorialistes et organisations patronales et/ou gouvernementales servent l’institutionnalisation progressive du parti de Nanterre. Même, il devient un parti inséré dans la vie politique et sociale et dépasse la caricaturale structuration familiale, contrairement aux antiennes répétées par les observateurs retenus sur les plateaux de nos télés et radios préférés.

Quelques-uns des analystes, pourtant, rares ou devenus moins prolixes parce que leurs explications ne satisfont plus les grands médias en vue, tel Stéphane Rozès si discret conseiller ès-sondages du Président Hollande, l’écrivent sans cesse : le FN s’enracine dans la majorité de la jeunesse qui vote (quand elle vote, bien entendu), parmi les classes laborieuses, chez les ouvriers, employés, chômeurs, travailleurs précaires (CDD, CDD-U, contrats aidés, RSA, etc.), dans les catégories C de la fonction publique. Ils ajoutent que le FN n’est plus un parti que l’on peut encore présenter sous les canons servis à l’envi depuis les années 1980 : il a largement dépassé la forme légale de contestation pour devenir bel et bien un engouement d’adhésion de ceux qui vont à l’urne. Une adhésion non sur toutes ses thèses, mais une adhésion progressive contre les partis autistes et aux programmes usés jusqu’à la corde que nous pouvons concentrer en trois éléments avérés : la moralisation, le cynisme et la gestion en caporal léger de la République. Nous n’évoquerons pas là la captation de thèmes chers au FN qui se trouve souvent dépassé par sa droite par la droite institutionnelle et des organisations corporatistes.

Rien à ajouter, une nouvelle fois, c’est à la fois la sanction des anathèmes moralisateurs du parti des dévots (la prière en l’histoire mémorielle), de ce soupçon de cynisme consubstantiel à la gauche (PS-FDG-PRG-Verts) qui croie encore à l’illusion de l’existence d’un « peuple de gauche » qui leur ferait défaut (il n’y a pas un peuple de droite à côté d’un peuple de droite, le peuple est un au plan légal), du calcul instrumental des prétendus sauveurs de la République (UMP/LR-UDI-Modem) qui invoquent ce lapsus quand ça les arrange au gré des vents des scrutins et des petites tambouilles entre « élus responsables ». Ajoutons que ce cynisme est partagé autant par les uns et les autres, lorsqu’ils ont décidé quoi faire de concert lors d’un certain référendum de 2005 sur la constitution européenne. Ont-ils la mémoire courte ?

Le peuple au ras-de-l’existence qui ne vit pas du métier politique, lui, a la mémoire longue en la matière. Il pousse à bout les appareils partisans, leur donne des migraines et c’est tant mieux. C’est toujours ça de gagné, puisqu’ils ne comprennent rien à rien, font usage de politique comme d’une gestion de CV, ne livrent aucun projet fondateur, collectif et démocratique.

L’abstention généralisée et les bulletins nuls tracent depuis des années une sécession plus progressivement tenace qu’un vote FN, la gestation en réalité d’une quasi-guerre civile à venir en France. Ne pas participer de l'embrouillamini du scénario ordonné, c'est dire NON à la guerre civile que nos apprentis-sorciers des partis institués préparent en toute inconscience.

LSR

 

 

 

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