Ils ont voté à droite... et puis après ?
Ils ont voté
à droite… et puis après ?
Mon titre est compliqué, je m’en
rends compte. Les votants de droite se sont associés aux votants de gauche pour
« battre le FN ».
On croit rêver rien qu’écrire cela.
Comme une resucée qui nous replonge dans les appels au sursaut national, au
triomphe de la patrie en danger de 2002.
Pincez-moi,
je n’arrive pas à m’imaginer des gens qui croient encore en cette fable.
Mais
si, mais si… les crétins sont si nombreux en France.
A chaque fois, l’umpspécé-verts
tombe à plat dans l’ornière et triomphe telle l’intelligence de Cambadélice sur
le toit du monde. Bonheur d’une droite déconfite à devoir satisfaire tout cette
gentille populace. Elle-même est toute paumée, toute empaillée dans ses
excitations du tract, dans ses attouchements intimes de meetings.
Les modérés ont voté pour tous. Tous
ont voté pour que dalle, comme d’habitude.
On me dit que des excités ont voté
pour LE
résistant auto-proclamé de PACA, un dénommé Estrosi. La bonne blague !? Jean
Moulin se liquéfie. Estrosi résistant, n’est-il pas honteux de jouer ainsi du
qualificatif ? Non, rien n’effraie le gagneur, le tire-voix à tout prix.
Electeur, baisse tes braies, crois
aux clowns et sorciers locaux…
Pire, d’autres s’enrôlent de la
sainteté parmi les républicains (pas le
groupuscule, hein), de ces sages maçons des liberté-égalité-fraternité ânonnées au Temple, main sous la gorge,
masque de bonheur dans la récitation qui ont voté pour le frangin Xavier
Bertrand. Tu parles, Charles, le passé F.: Xav.: Bert.: a mieux à faire que
maçonner et soupeser ces toasts lors des agapes de la Saint-Jean d’hiver. A l’ordre, mes FF.:, comme en 1933, vous
vous crevez les yeux et la moitié de votre L.: dénoncera l’autre moitié à l'enseigne des souvenirs secrets de 1940-1943 qu’il ne faut surtout pas crier sur les toits.
Demandez à feu Arthur Chaussy, lui n'a pas coupé sa langue, ne s'est pas dispersé aux card.: des Chev.: Kadosh.
On les prend tous dans un sac. On
secoue fort le panier des urnes, électeurs, élus et candidats. Qu’en reste-t-il ?
Réponse, rien !
Ah
si, la démocrassouille de droite, de gauche, du milieu, du centre… et du bas
triomphe par knock-out.
Ce qui suit n’est pas une anecdote,
vous vous en souviendrez un jour. Parce que « Le Menhir » (comme on l’appelle)
ne lance jamais ce type de propos par hasard.
Vous l’avez reconnu, dans le dernier
Rivarol,
Jean-Marie Le Pen joue sa partition diablotine. Il s’amuse, nous aussi. A
propos de Sarkozy, la vieille canaille le trouve « très fort », plein de « charme », capable d’« emporter
une foule », de la convaincre et d’emporter tout sur son passage d’orateur
« convaincant ». Le Menhir définit
le molosse de Carlita comme le meilleur « bateleur de masse ». Autre chose que les poires Juppé et
Fillon (Juppé indécrottable, ment « de
gauche », selon le vioque). Mieux,
Le Pen le croit « en capacité, lors de la présidentielle, de
doubler par la droite Marine ». Evident ! JMLP en profite
pour tacler sa fille, si jamais elle venait à vouloir changer le nom de la
firme.
Sarko
plus droitier que Marine, nul ne peut l’ignorer depuis pas
mal d’années. Dans le verbe, dans des actes législatifs énervés. Il n’y a que
les vierges du PS qui s’agacent de la bougie dans le tract et enjoignent le « peuple » de gauche à voter pour les
clones d’en face. Quant au « peuple »
de droite, aux bougies il adule les cierges et s’acoquine avec qui il peut. De toute façon, ce sont les sécessionnistes
surtout, les abstentionnistes et autres non-inscrits qui gardent le triomphe
modeste : ils les battent tous !
Vieux sage au final, Jean-Marie Le
Pen a tout compris de la chienlit politique du moment. Puisqu’au nom du vide
sidéral des uns, le plein de voix à droite durcit l’urne, le programme social
de Marine agace son libéral de papa. Décadence incluse, le vote institué dilue
la démocratie. Pour cause, les électeurs
de droite et de gauche partagent cet amour irrépressible pour le pénal, la
sécurité pour pallier un vide décennal des programmes économiques du pays. En
fait, le grand coït nécrophile du peuple en menottes avant la grande guerre a
commencé. Au bonheur des cadavres.
Pour sûr, Marine sera débordée sur
sa droite par Sarkozy (d’où Wauquiez
nommé au poste de number two, number two…) et le petit lutin de l’Elysée le
sait si bien qu’il flirte avec des mots d’ordre et activités bassement
constituantes autour de la seule sécurité. Joueur de flûtiau avec des symboles
qui n’impressionnent que les institutions mortes, voilà sa cheffitude. Les symboles de la République sont colifichets. Parfois
des crânes posés à l’Or.:, devant le V.: M.: pour amuser les Sept Lum.: de la
scénographie en voie d’écroulement général.
Fin de règne. Fin de la gloriole
politique. Les temps maudits approchent. A droite, on pleure déjà les victoires
illusoires par les urnes, car tout lendemain d’élection nationale reste un
songe creux.
Les victoires sont toutes devenues amères.
Les
mêmes et leurs clones font et
défont les mêmes politiques : la gestion de la crise par la
crise. Pas davantage, à l’image de la gauche de pouvoir.
LSR
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