Dieudonné, la lourdeur au profit du lobbying
Valls sous
pression
Il s'en faut d'un fauteur de trouble,
pseudo troubadour de la lourdeur, pour que le ministre de l'Intérieur monte aux
créneaux.
Que
Dieudonné ait un goût plus que douteux de la plaisanterie, c'est possible. Que
je sache, il n'en a pas fait un parti et ne vend pas de cartes de membre. Que
des dizaines de spectateurs continuent d'aller voir, et surtout entendre ses
spectacles, c'est leur droit le plus strict, puisqu'ils paient pour ça et que
ça a lieu, qui plus en est en salle fermée et pas en place publique.
A-t-on jamais vu interdire un artiste
s'exprimer au prétexte fallacieux qu'il était inconvenant ? Si oui, il
s'agissait d'une décision politique (par
le gros ou le petit bout de la lorgnette). Que sur des ouï-dire et des
preuves plus qu'approximatives on décide ou souhaite interdire un spectacle
privé, c'est un peu fort. On se souvient de spectacles ou d'œuvres jugés
dégradants, rétrogrades et indignes et mis au rebut par décision
politico-militaire…
Que
le ministre de l'Intérieur, soit sous la pression d'un lobbying ravageur et
omniprésent, cela ne fait aucun doute. Toute la classe politique, d'ailleurs,
subit le même traitement, jusqu'à l'Assemblée nationale. Faut-il pour cela se sentir le devoir de réagir de façon répressive ?
Si tous les lobbystes faisaient la même démarche pour des intérêts
particuliers, aurions-nous encore la possibilité d'aller voir une exposition
sur le nu au musée d'Orsay ou d'écouter du rap ? Aurions-nous encore la
possibilité de lire certains livres pleins de vérité pas forcément bonne à dire ?
Serions-nous revenus au temps de l'Inquisition ou du patriotisme défait mais
digne ?
Non, monsieur le Ministre, vous n'avez
pas à vous substituer et à mettre à profit le pouvoir que vous détenez pour
satisfaire une quelconque dignité, honneur et encore moins une morale à sens
unique.
Laissez donc les froissés assumer leur plus qu'approximative morale ou valeur à
géométrie variable. Nous ne sommes pas dupes de la partition entretenue par
"certains" au cœur de la
population. Toutes les occasions leur sont bonnes. Ce sont des récidivistes.
Leur besoin d'exister passe par leur volonté d'être différents et l'entretien
de vieilles lunes personnelles ne doit pas être reçu autrement que par le fait
accompli d'une société qui peut encore se permettre de vivre des différences.
Patrice
C.
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