Le monde est petit (casino à Marseille), par Patrice C.


Casino et plombier

 
L'éventuelle implantation d'un casino sur l'endroit le plus touristique (désormais) de Marseille et à proximité d'un musée que peut nous envier tout le monde, au moins de par son architecture, n'est pas si étrangère que cela peut le paraître du désormais "plombier" polonais venant exercer son art (lui aussi) en France.

La guerre politique à Marseille pour les élections municipales revêt, et revêtira, tous les apparats que les deux partis pourront et voudront lui attribuer et en la matière l'esprit provençal n'est pas dépourvu d'emphase et d'exagération… Il y aurait cependant loin de la fameuse partie de cartes et des salles de jeux modernes. Le jeu à Marseille est devenu propriété de sociétés secrètes pas très regardantes sur le but et la finalité de leurs entreprises. Il y a longtemps déjà, maintenant, que cet épigone a délaissée le charme et l'humour régional aux actions plus directement rentables et expéditives. Amen pour Marseille.

Il en va aussi de l'application stricto sensu de la philosophie politique d'une droite de moins en moins regardante qui affiche sans complexe aucun les théories chères au libéralisme de plus en plus débridé. La querelle n'est plus de savoir qui est progressiste ou conservateur, mais de savoir qui a honte et ne l’est pas. A ce petit jeu-là, la droite, depuis qu'elle est décomplexée, filerait des boutons ou des rougeurs à tout individu entreprenant tellement son exhibition devient son seul cheval de bataille.

Au diable les apparences et les réflexions philosophiques, historiques et sociétales : tapons dans le tas et imposons-nous ! A défaut d'exister dans la dignité, nous existerons dans la terreur et la terre brûlée. D'ailleurs le recrutement semble ne se faire que dans cet esprit depuis quelques années, bizarrement conduit par un Sarkozy tout droit sorti d'un jeu vidéo ou d'un manga.

Il n'y a d'ailleurs pas de hasard tant la similitude me paraît patente entre Mario ou Luigi (bien connu des aficionados) et Nicolas Sarkozy… Vous avez le choix entre mécanicien et plombier. La racine comparative est la même lorsqu'il s'agit de s'identifier et de vous faire partager les facéties du monde libéral. On s'étonne que l'Europe ait permis, depuis 1996, que sévissent en toute impunité patronale les ouvriers européens appelés à faire la guerre de la rentabilité à leurs homologues des autres pays de cette pseudo-communauté.

"Borsalino" (1970), de Jacques Deray, d'après
Bandits à Marseille, d'Eugène Saccomano.
Il n'est plus ici de conception progressiste ou conservatrice, mais d'avantages sonnants et trébuchants servant l'intérêt supérieur d'une idée sans autre philosophie que celle du portefeuille. La libre circulation des hommes a aussi permis, on l'oublie trop, la libre circulation des capitaux et des moyens d'en faire. Cela, bien sûr, rencontre totalement l'adhésion du Medef qui n'a de cesse de se battre pour l'abolition totale des charges patronales et l'application en France du système social américain.

Pour des gens issus de la génération de de Gaulle et du CNR, il y a de plus en plus loin de la coupe aux lèvres… Les nouveaux gugusses qui les représentent et qui leur tendent une main politique totalement dépourvue de scrupules affichent très officiellement la tendance et la croyance nouvelle en un avenir sur mesure pour leurs intérêts de classe qu'ils ont d'ailleurs réveillé et affiché sans complexe, guidés qu'ils sont par les tenants d'un libéralisme débridé, qu'il soit de gauche ou de droite. Vous pourriez peut-être marier votre fille à Moscovici, pas moi.

Nous en sommes donc là de la déliquescence des institutions et des valeurs rendues de plus en plus éphémères et de la guerre ouverte de tous contre tous avant de nous distraire avec les diaporamas exotiques de la Centre Afrique.

 
Patrice C.

 

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