Santé d'un président, par Patrice C.


L'envie de pisser en buzz


Quand est-il du plaisir d'inquiéter ? De celui de confondre information et ragot, c'est-à-dire chose de peu d'importance ? De "buzzer" à tout crin pour prouver et se prouver qu'on fait encore le métier de journaliste ?

A l'occasion d'un pet de travers qui concerne le président de la République, on jazze c'est-à-dire on improvise ! En fait, la seule question qui se pose est celle de l'exercice du pouvoir. Pouvoir qui doit être assuré dans des conditions optimales de santé de la part du titulaire du poste suprême pour ne pas risquer d'entraîner le pays dans des situations ingérables et des inquiétudes de chaisière, et pas seulement sécuritaires. Seul l'aspect physique de la maladie est pris en compte et regardé. Seules les éventuelles conséquences d'une défaillance physique, d'un empêchement d'exercer les fonctions supérieures de l'Etat forment le ciment d'une protection générale attendue par le pays et dont disposerait le président de la République pour protéger ses ouailles. On entre là dans la divinisation de la fonction et dans la personnalisation de tous les pouvoirs, y compris célestes. "Notre bon roi" ne peut pas être malade. C'est à la fois lui reconnaître un pouvoir qu'il n'a pas et n'a pas demandé et un transfert affectif totalement indépendant des raisons politiques pour lesquelles le président a été élu. Cet homme (car jusqu'à maintenant c'est d'un homme dont il s'agit) est donc élu pour être le souffre-douleur national par substitution. Celui qui ne doit pas, qui ne peut pas être comme tout le monde. Celui qui doit éponger toutes les angoisses de la nation. Le transfert hypocondriaque et la délégation dont on affuble le chef de l'Etat d'avoir à souffrir à la place de tout un pays est un grand moment de commisération hypocrite.

Finalement, le pauvre homme, tout aussi mortel que tout un chacun, ne mesure peut-être pas lorsqu'il postule au poste de première autorité du pays, qu'on en fait aussi — et peut-être avant tout — l'exorciste de la maladie de tout le pays.

Que pèse, à côté de cette désignation à demie avouée, la conduite économique, militaire et sociale d'une nation ? Il se trouve que pour toutes ces raisons qui visent avant tout à la bonne marche du pays, surtout sur le plan financier, tous les présidents récents ont menti. Il faut donc que l'élu soit conscient du reniement à sa propre personne, et que dès le premier jour de son exercice du pouvoir il mette sa tête en équilibre dans la balance de la marche du pays. Finalement, le "bon" peuple a tout faux (comme il se doit) et n'élit pas un gourou ou un ex-voto, juste un homme instrumentalisé par les pouvoirs supérieurs de sa charge. A ce titre, peut-il avoir le droit de mentir sur son devenir ? Sinon, à ne pas être élu ou à fomenter un manque de confiance rédhibitoire.

La preuve est faite que M. le président est un mortel comme tout le monde. Ça tombe bien car le petit monde des mortels, il n'est pas là pour ça !

Patrice C.

 

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