Mandela, par Patrice C.
Des hommes
exceptionnels...
et des autres
et des autres
La
triste mais belle occasion de la mort de Nelson Mandela nous donne l'occasion
de nous retourner sur la marche du monde. Il suffit d'ouvrir un journal (un vrai journal, payant) pour parcourir
le monde, revenir en France puis en région pour constater que malgré la douleur
de la perte de Nelson Mandela, le monde continue de tourner. Il en va ainsi et
il ne peut en être autrement.
Cela
nous permet toutefois, au fil des pages, de mesurer le chemin parcouru et de
contempler l'exemple donné par cet homme que tout, dans sa vie, prédestinait à
ce qu'elle fut. Comme le dit si justement, quoique très schématiquement, donc
de façon réductrice, son biographe Jean Guilloineau : « Mandela, c'est quinze ans de militantisme,
trente ans de prison, cinq ans de négociations ».
Effectivement,
tout le monde ne peut pas s'honorer, dans les conditions qui furent les
siennes, d'avoir mené un tel combat toute sa vie durant. On ne fait pas des
saints avec des combattants de la cause humaine, on les admire. Ils restent,
bien sûr, dans l'Histoire comme des vigies et des exemples. Plus exactement,
ils restent des contre-exemples à ce que le monde exige de plus en plus de ses
habitants en terme de soumission, d'abandon de toute personnalité et d'adhésion
obligée à un système désormais planétaire et déshumanisant.
Où
seront demain les Mandela en germe et qui seront-ils ? Ce ne sont pourtant pas
les occasions qui manquent de relever le gant, mais la lutte qui est plus que
jamais d'actualité ne peut se révéler que dans l'extrême besoin. Nous ne sommes
peut-être pas encore, dans les pays développés, au point de nous rendre compte
que s'il n'y a pas encore urgence, il y a nécessité de la mettre en gestation.
Avant d'arriver à de telles extrémités historiques et pathétiques, gardons un œil
sur le compteur.
Il
s'en faut donc, au jour où "tombe"
une telle nouvelle, de faire des comparaisons, raisonnables mais dont la
proximité est inévitable d'avec celle d’une telle amplitude. C'est ainsi que
nous passons, au fil des pages et dans un ordre établi qui rend le voisinage
encore plus difficile à aborder, du rappel de ce qu'est une quasi légende à ce
qu'est la réalité quotidienne de la vie du monde. C'est passer sans transition
de la paix enfin accordée à un homme, à la paix menacée pour une partie du
monde, avec toutes les menaces que cela implique, sans explication, car dans ce
cas les explications viennent toujours après et toujours trop tard. Les
feuilles du journal nous permettent, avec la brutalité mécanique due à une
fabrication industrielle, de nous retrouver confrontés à la trivialité la plus
mesquine et la plus bête de tout ce que le monde peut porter : la politique
politicienne. Quelques minutes à peine après avoir fréquenté et partagé le
sommet de l'humanité, nous sommes mis face aux querelles de personnes et aux
visages par trop heureux de duettistes pour qui la vie ne tient qu'à paraître
et se battre (toutes proportions gardées)
pour conquérir l'opinion et s'imposer sur le théâtre de la petitesse et de la
mégalomanie.
Il
n'en faut pas plus pour se dire que, décidément, le monde n'est petit que pour
ceux et celles qui le réduisent à leurs propres turpitudes et que le vrai monde
est ailleurs, de façon définitive. Ils se contenteront en se disant que le
monde est fait de ceci et de cela, mais que ce cela là est pitoyable.
Patrice
C.
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