Salaires patronaux, par Patrice C.

Encore une louche ?


Le salaire de certains patrons fait scandale. Pas celui des ouvriers !

On s'étonne, à juste raison, du différentiel faramineux entre les deux classes de la société… car il faut appeler un chat un chat ! Plus la différence est importante, plus il s'agit effectivement de classes sociales, incompatibles, tout juste voisines, intersidérales. Que cela ravive des souvenirs, il n'y a pas de bizarrerie. Seulement la peur !

Cette vieille peur qui remonte à 1917 et à Lénine et ses séides. Cette peur qu'on ridiculise, mais dont on sait qu'il s'agit bien de cela. Tout le reste n'est que blabla de bonne et riche table et sémantique de plateau de télé. La société a toujours été composée de classes par le fait naturel des choses. Aujourd'hui, c'est de castes dont il s'agit. Cette sous-division supérieure de la classe des possédants toujours plus avides de pouvoir et d'argent. Cette relique, en fait, de feue la noblesse possédante et de feu l'espoir vain du Tiers-état d'être bourgeois à défaut d'être noble. Car l'espoir, n'en doutons pas, subsiste d'un retour à une "première classe" possédante et régnante. Il n'a jamais totalement disparu. L'exemple est inscrit dans l'histoire, la grande, avec un grand H. L'association noblesse-curés-armée n'est pas vraiment morte. Elle est inscrite dans notre parcours national. C'est une référence. Il a fallu quelques mal embouchés pour en arriver à la solution de la veuve… mais tout n'est pas perdu, pensent-ils.

Aujourd'hui, c'est l'élitisme conquérant qui marche sur les traces de ces ancêtres saupoudrés. Cette mini-classe tout en devenir, obsédée par la possession de tout et de rien et par le mépris et l'apologie d'un droit à différence qui n'est en fait qu'une illusion. Car, qu'ils l'acceptent ou pas, une société est un ensemble cohérent et rien ne peut fonctionner en dehors de cette considération première. L'apparat, les falbalas, la poudre aux yeux, tout cela n'est rien et ne repose que sur le dur, les fondations sociales d'une civilisation. Vous pouvez pérorer, vous n'êtes pas grand-chose ! Juste un rouage.

La vengeance n'est pas l'espoir de ceux qui méritent vraiment et qui se battent pour (sur)vivre. Ils ont pour eux le destin et la patience nécessaires à la vie. Le nivelage viendra, car il est devenu indispensable. Pour être cohérente, une société doit fédérer, rassembler et partager. Quand l'indispensable devient une priorité, le superflu n'a plus droit de cité. Les écarts que vous portez, que vous avez créés deviennent si insupportables, y compris pour votre système, que la remise à plat se fera à vos dépends. N'anticipons pas… Les coefficients multiplicateurs de richesse ne pourront pas toujours fournir le différentiel actuel. Le système que vous avez instauré ne perdure que parce qu'il est sous perfusion.

La valeur d'un individu, fut-il promu capitaine d'industrie, ne se mesure plus à ses résultats positifs en termes sociaux, mais en termes de rentabilité. Même si cette rentabilité n'est l'affaire que de quelques-uns et qu'elle répond à des critères extravagants, y compris de décrépitude. Vous ne faites que passer et semez l'ivraie d'une logique marchande déshumanisée. On vous paie pour ça ! Votre gloire n'est perceptible que pour vos semblables. La nation vous a depuis longtemps marginalisé. Votre existence se passe entre ectoplasmes. Vous entrerez peut-être dans l'Histoire mais à la rubrique des horreurs sociales, au même titre que la guerre et les cataclysmes naturels. Vous serez entre parenthèses.

Alors, prenez,
prenez tout ce qui passe,
reversez les pots de vin à vos semblables.
Vous êtes déjà morts !

 
Patrice C.

 

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