Renaissance de la dame des 35 heures


Martine Aubry sur les terres du comte mou ?

C’est fait. Ce week-end, le maire de Lille a lancé une « coopérative d’actions et d’idées » appelée bellement Renaissance. Qu’est-ce donc que cette renaissance d’abord initiée par une tribune passée inaperçue cet été dans la presse alors en sommeil ?

source : 20minutes.fr - M. Aubry, Lille, inauguration de
 la route du Louvre, 11 mai 2011
Martine Aubry a laissé son siège de premier secrétaire du PS et s’en est retournée à Lille à l’issue de l’élection de François Hollande. François n’aime pas Martine ; mieux, François craint la ligne de « gauche » de Martine. Brrrrrr, des frissons traversent les échines du parti majoritaire.

Avec Renaissance, Aubry a choisi de rassembler encore une fois des intellectuels, syndicalistes, chefs d'entreprise et divers élus politiques. En 1994, elle disposait de son mouvement Agir. Pour l’élection de 2001, elle ébauchait des lignes et idées avec des célébrités comme Daniel Cohen, Michel Wieviorka ou Olivier Mongin au projet présidentiel. Arrivée rue de Solferino en 2008 -décidément elle goûte fort « les idées »-, elle crée le Laboratoire des idées, dirigé par le député Christian Paul. Discuter avec des patrons et des syndicalistes fait partie du « logiciel » de Martine. Comme papa Delors pour bâtir l’Europe, grand faiseur de clubs devant l’éternel depuis le congrès d’Epinay de 1971 qui mit François Mitterrand sur les rails d’un destin national. Ca mange du pain les idées, et ça construit une existence dans les instances pré-institutionnelles.

Renaissance veut innover : cette fois, c’est un « do tank », excusez du peu dans la nuance, à savoir une « coopérative d'idées et d'action » sans but politique intérieurnon, mais… il s’agit d’être sérieux, la politique à la petite semaine, c’est pas pour Martine

Le choix du titre Renaissance renvoie à « une histoire européenne, à l'idée qu'on entre dans une nouvelle ère », précise Michel Wieviorka. Encore dans le bateau de l’espoir, le sociologue à l’Ehess se trouve à la barre, avec Fabienne Brugère, Axel Kahn ou encore Jean-Marc Germain sur le pont. Ce dernier nous donne la clef de la force de l’ancienne ministre du travail, surtout quand elle est créditée depuis quelque temps par des sondages de près de 70% de satisfaction, loin à gauche devant Manuel Valls : « Martine Aubry incarne l’idée qu’en politique, il faut porter une vision ». Et nous, naïfs et de basses extractions qui pensions que pour se porter à la tête de tout et rien en politique, il fallait une claire cécité et baisser le nez pour éviter de porter quoi que ce soit qui troublât le gentil cours historique du spectaculaire-marchand système institutionnel et économique. Décidément, nous resterons toujours parmi les gouvernés dominés, n’étant nullement portés par « une vision ».

Christian Paul, quant à lui plus politique, nous distribue une grille de lecture : « La période est marquée par le déclin, la dépolitisation et la débrouille, Renaissance est l'antidote à tout ça ». Exégèse quand tu nous tiens en deux temps :

  ·       Est-ce une critique souterraine de l’hôte de l’Elysée ?
      ·       Prépare-t-on une opération « Martine, le retour de la gauche au sein de la gauche » à Matignon, pourrait-on dire ?

Autant dire, rien qui puisse nous bouleverser… Ah, si… dans les rédactions et boîtes de communication, pour sûr.

Les rois de la "société civile"
La Gôche n’en finit pas de se retrouver en raouts, de réunir personnages politiques et membres de la « société civile » pour bouleverser, voire révolutionner l’instant politique du jour. Chaque fois, ses voies sont la recherche d’idées « nouvelles » et vouloir susciter clubs élitistes sous formes de « think tank », de « do tank » et autres tankers d’essences conceptuelles pour une religion du Progrès qui n’est autre que le fil de la déconvenue répétée depuis quarante ans… c’est pas le bateau ivre, c’est le tanker qui coule.
LSR

 

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