Et un, et deux et trois espoirs, par Patrice C.


Un souffle venu d’ailleurs.
L’espoir d’une vie pas si mauvaise que ça, finalement, est accroché aux crampons des footballeurs français.
Il s’en faut d’un résultat positif, donc d’une ouverture sur l’avenir de l’équipe de France, pour que cela représente aussi une fenêtre d’optimisme, très relatif, ouverte sur l’avenir du pays. La vraie et seule compétition capable de soutenir et de réveiller l’espoir de jours meilleurs est bien le football. Cela se produit une fois tous les quatre ans. On peut constater que cette effervescence est identique dans tous les pays qui participent à la compétition. Il y a comme un bémol, voire une pause, à la tristesse, au doute, à la peur du lendemain.
L’enthousiasme existe encore. Il suffit de le réveiller. Il semble bon de s’accrocher à quelque chose de fugace et sans fondement autre que sportif, mais catalyseur de tous les espoirs et de tous les courages. Il existe donc une force vive qui ne demande qu’à s’exprimer de par le monde. Depuis la profonde misère du Brésil et de l’Afrique jusqu’à la simple morosité de l’Europe (comparativement), un vent d’euphorie transcende le doute et la peur du lendemain. Les portes et fenêtres sont pour un temps grandes ouvertes sur une bouffée d’oxygène à qui l’on demande de nous faire oublier le présent.
Un « en route vers l’avenir » souffle sur le monde. Les médias, directement intéressés par les budgets de pub ne se privent pas de remplir leur contrat vis-à-vis de leurs clients et de forcer le trait du bonheur mondial partagé. Chaque journée gagnée par les points représente aussi une victoire sur la tristesse. On oublie trop facilement l’autre côté de la médaille au Brésil où cet enthousiasme-là n’est pas partagé par tout le monde, et pour cause. Les quelques douze milliards de dollars qu’aura coûté la compétition auraient pu faire des heureux, sur le papier, car jamais le pays n’aurait consenti un tel engagement financier dans le social, considérant sans doute que cela aurait été à fonds perdus. Rien de tel, semble-t-il, que des stades flambants neufs et aussi éphémères que la compétition, pour donner une image positive d’un pays.
La fermeture des bans clôturera aussi le retour à la réalité d’avant cette débauche d’effervescence. Il restera le souvenir pour certains et le retour à une réalité qui ne les a jamais vraiment quittés pour les autres. L’abandon des libations peut être une potion amère à avaler.
Les acteurs de ce spectacle à très gros budget rentreront chez eux pour tirer les conséquences et les analyses de leur participation, en attendant 2018 pour remettre le couvert, en mieux évidemment. Place donc aujourd’hui, à une grande bouffée d’espoir et d’adrénaline pour les plus impliqués et place aussi à l’espoir d’une soirée euphorique si propice à des non lendemains. Comme pour chaque pays participant, c’est ce soir, pour la France, que le temps s’arrête et que l’échéance demande un intermède de quatre-vingt-dix minutes avant de pousser plus en avant (peut-être) son avantage.
Patrice C.

 

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