Figures de l'anti-politisme, figures du nihilisme, par Patrice C.


D'un combat l'autre.
J'aime ce qu'on appelle "les belles âmes". Ceux et celles qui se passionnent (encore) pour sauver ceci ou cela, lutter, se battre contre, avec… En un mot : exister. Le vecteur, il y en a à la pelle : l'extrême droite, l'immigration, les musulmans, l'islam, les socialistes, les corridas, les médicaments qui tuent, Manuel Valls, etc. enfin, tout ce qui peut faire qu'on soit pour ou qu'on soit contre. "Désormais, j'existe, je suis car je me bats, je lutte !" C'est beau comme de l'ancien, disait-on. Sur le fond, l'important ce n'est pas tellement "Je veux que ça change", c'est juste "J'existe. J'ai rencontré des frères et sœurs de lutte." Une poussée de testostérone en fait.
Pendant ce temps-là, la terre tourne (mal), les croyances illusoires font leur marché dans des populations en mal de personnalité, d'identité. Surtout, il faut être pro ou contra ! De façon provisoire bien sûr, car tout cela est modulable, interchangeable. "Avec le temps, va… tout s'en va… "
Il avait raison Ferré. Tout passe, tout lasse, tout casse ou s'oublie. L'importance c'est d'avoir été. On en rigolera encore dans quarante ou cinquante ans. En se tapant sur les cuisses. "On a été comme ça ? Je le crois pas !" La constatation s'imposera : nous fûmes des pitres pitoyables que seule la jeunesse et l’amour ont guidé, et c'est bien normal.
Etre anarchiste (ou croyant en quelque chose) à vingt ans, c'est bien. C'est l'être encore à quarante qui est grave ! Ou au moins l'être encore de la même façon, sans vécu, sans retour (feed back). On a défilé, ô oui, on a défilé. On était cinquante sur le Boul'mich… Mais c'était forcément une réussite ! Comme l'équipe de foot (encore elle) qui perd mais parce que l'adversaire était bon. On ne se pose la question de savoir pourquoi il était surtout meilleur.
Il faut se reporter cinquante ans en arrière ou presque : Mai 68. On y a cru. Ne me demandez pas à quoi… Ne me demandez pas pourquoi. On a crié, ô oui ! Et couru… et couru. Où était la peur ? Les chars à Baden-Baden prêts à faire Tien An men avant l'heure ou Prague, ou Budapest. Motif ? … Même pas ! Aujourd'hui, c'est plus soft, enrobé, mesuré. Alors, allons-y : on est contre la corrida. Bon ! Mais elle continue, la corrida… Oui, mais on est contre ! Ah bon ! On est contre le fascisme ! Bien ! On est une centaine sur le boulevard…
Qui est-ce qui rigole et à qui cela profite-t-il ? Devinez ? A eux, bien sûr ! C'est d'eux dont on parle. Pas de vous ! Le fascisme : 1929, Mussolini. 1933 : Hitler. O.K. ? Aujourd'hui ? Ils sont où les descendants : Athènes, Budapest ? On ne sait pas trop, mais on sait qu'ils sont là. Les loups à nos portes. Pendant ce temps-là aussi, les banquiers se bourrent et les politiques baissent pavillon devant celui des banques. Alors, on est contre, comme on est contre un aéroport dans l'ouest ? Et les éoliennes, alouette…
Patrice C.

 

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