Pour un vrai socialisme, par Patrice C.


L'Histoire qui se répète.

C'est encore l'insulte favorite des trotskistes et de l'extrême gauche. Cela n'est pas nouveau, hélas, les socialistes ont toujours été des social-traîtres. Lénine avait très bien compris le cul-de-sac dans lequel il se trouvait en restant social-démocrate. Ce qui l'a incité à franchir le pas vers le communisme. Les socialistes ont, moins encore que d'autres, l'alibi nécessaire à devenir traîtres à leur classe d'origine. Aujourd'hui, ils sont arrivés au terme de leur parcours historique. S'ils n'ont pas le courage un jour, de faire sauter l'extrémité du conduit et de changer de monde, ils se trouveront coincés par le fait de ne pas vouloir aller au bout de leur logique historique et ils devront, mécaniquement, faire marche arrière et revenir sur les terres initiales qui avaient vu leur éclosion, leur naissance parmi d'autres.
Ces terres où se décantent les appétits politiques qui doivent s'habiller d'idéologie. Ils n'auront d'autres alternatives que de se fondre à nouveau dans la droite gardienne de l'espace politique et devenir ainsi un nouveau parti ouvertement de droite, ce qu'ils n'ont presque jamais cessé d'être par leur indécision, leur manque de persévérance et le courage de s'assumer. Leur parcours de l'espace politique n'était que mécanique et un peu aventureux. Le retour à leur point de départ leur sera une sécurité. Ils referont un jour le même trajet pour aboutir aux mêmes résultats, car ce ne sont pas eux qui déclencheront un jour une politique pour une réelle société socialiste. Il faudra que ce soit le peuple qui les y pousse. Quand le courage manque pour franchir l'étape ultime et légitime d'une vocation, il ne reste plus que les allers et retours mécaniques et sans réelle volonté politique d'aboutir.
La peur qui habite les socialistes, tout justes démocrates-libéraux ou chrétiens-démocrates à l'heure actuelle, est de celles qui tétanisent, qui bloquent la marche en avant tant d'un parti que d'un pays. Les socialistes français ont d'ailleurs supprimé le mot révolution des statuts de leur parti il y a tout juste quelques années. C'est dire à quel niveau de prétention ils se situent sur l'échelle de probabilités de la réalisation du socialisme…
Quel que soit le pays, et ils sont rares, où l'instauration étatique du socialisme a été tentée, elle fut toujours difficile et chaotique. D'abord parce que cela effraie la classe dominante et parce que désormais cela peut nuire aux bonnes relations avec des pays de proximité si ceux-ci ne suivent pas le même chemin ou craignent la "contamination". Les tergiversations bolcheviques ont toujours cours. Imagine-t-on, en plein cœur de la mondialisation et dans la constitution d'un nouvel Etat que serait l'Europe, l'Etat fondateur devenir une plateforme communiste ou en devenir ?
La France, telle que pilotée par François Hollande(*), de même que son prédécesseur socialiste et ses éventuels successeurs, doit avant tout avoir le courage de ses opinions si elle veut exister en tant que pays progressiste. Sinon, elle se condamne à rejoindre le mouvement des auto-satisfaits, des faibles, des stagnants et des trouillards. Cette solution est celle de la droite européenne qui sait se satisfaire, au détriment de ses différents peuples, d'une domination politique vieillissante et toujours tournée vers hier. Jusqu'au moment quasi inévitable d'une insurrection d'ampleur.
L'avenir des peuples n'est peut-être pas inscrit dans le communisme, mais certainement dans un socialisme humain et préventif. Il faut pour cela de la constance et de la décision.
Patrice C.

(*) Lire l'excellent article de Christian Salmon : "François Hollande, un président qui rétrécit", sur Médiapart.

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