Le bonheur où il est, par Patrice C.


Jouvence.
Retrouver les infos et les unes de Médiapart a quelque chose de sain tout en n'étant pas de joie ! Après avoir vécu quelques quatre-vingt-dix minutes exaltantes de football et de bonheur qui nous ont fait vivre un moment hors de la grisaille et du peu d'espoir d'amélioration, ouvrir le journal et tomber sur la figure de Copé et un titre des plus informatifs sur l'affaire Bygmalion, cela a de quoi refroidir toutes les ardeurs et tous les espoirs et de les renvoyer au rayon des anecdotes.
Tant pis, il faut en passer par là tant il est vrai que la vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille et que le bonheur est plus éphémère que ne l'est la douleur de la réalité quotidienne qui, elle, ne vous lâche pas. Retour à la case départ d'avant un pas vers l'espoir et retour à ce qui passe positivement dans l'horreur ! Il ne nous reste désormais qu'une certitude, celle que cette belle équipe de France de foot soit capable d'aller plus loin dans la compétition et, tant qu'à rêver, qu'elle la gagne. On place son espoir là où l'on peut… La une de L'Equipe d'aujourd'hui fera date dans l'enthousiasme et rappellera que des choses sont encore possibles dans ce pays qui n'est de Cocagne qu'en politique. Ne boudons pas notre plaisir de voir, peut-être, un peu plus de sourires ou de visages épanouis sur les trottoirs de nos villes, cela s'appelle le bonheur, tout simplement. Ce n'est en rien "petit" ou minable ou dérisoire. On prend son plaisir là où on le trouve, encore une fois.
Je pourrais être beaucoup plus grivois en disant que les Français, s'ils sentent passer un souffle d'optimisme qui les touche dans leur tréfonds, n'ont qu'à attendre que cela se reproduise au Brésil. Ils seront peut-être plus sûrs de l'effet produit que d'attendre des "mesurettes" politiques d’un mépris clairement affiché pour les cheminots et les intermittents qui ne demandaient que leur dû. Ils compenseront - un peu seulement - avec le plaisir sportif de voir que tout n'est pas complètement désespéré et qu'ils restent des petits gars vaillants capables de mobiliser et de faire resurgir la part de bonheur et d'espoir contenu en chacun de nous, mais malheureusement très profondément enfoui. C'est qu'il en faut de l’émotion pour faire ressentir ce sentiment de bonheur auquel on devrait avoir accès plus facilement car, après tout, il est naturel.
Bref, la vie de tous les jours est relativement mise en veilleuse par quelque chose de fort, d'intense, que l'on peut partager sans honte. Si seulement le quotidien pouvait être rythmé par des événements de ce tonneau-là, on peut penser que le reste suivrait le même chemin. Je conseillerai donc vivement à Valls, Hollande et consort de prendre un billet pour Rio de toute urgence et d'aller boire quelques bières avec les dix-sept mille Français qui ont eu le courage de faire le voyage. Cela les plongerait parmi leurs semblables et leur permettrait de constater qu'il suffit de "mettre ses mains dans le cambouis" pour s'en sortir haut la main. Rien de tel qu'un contact avec le plaisir pour se refaire une santé.
Patrice C.

 

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