Tyrannicide familial, par Patrice C.


Le meurtre du père.
Marine commettra-t-elle le parricide inévitable ? Cette fois, les hostilités sont clairement engagées et le salut d'un parti politique qui fait tant des pieds et des mains pour se refaire une virginité est sur la sellette.
La mort du père, vaste sujet freudien et historico-musical rejoint les soucis contemporains de la politique actuelle. Quelle histoire ! Les soubresauts de la conscience de Jean-Marie et ses dispositions naturelles à la laisser reprendre le dessus ne peuvent empêcher ce qui n'est pas un dérapage mais une constante ontologique à défaut d'être idéologique. L'individu est ainsi fait qu'il ne peut renier totalement ses origines, son parcours, ses amis proches et une emphase qu'il n'a jamais maîtrisée totalement. Chasser le naturel… Issu d'une époque politique où il ne fallait pas avoir peur d'en faire des tonnes pour être entendu et pris en compte, cela ne s'efface pas comme ça. On a les racines que l'on peut et on n'y échappe pas. Trop longtemps à mariner (!) dans le jus nauséabond d'un approximatif politique reposant sur la démonstration de la violence et du respect de plus violent que soi, on ne peut qu'avoir des résurgences incontrôlées.
Le seul fait d'entretenir et de cultiver de douloureux souvenirs ne peut, à l'évidence, pas faciliter l'oubli à défaut de pardon. Cela entretient a contrario l'autre souvenir, celui de ceux qui ont osé ce que l'on ne pouvait même pas imaginer. On ne tend pas impunément la joue droite (ou gauche) sans autoriser implicitement le coup sur l'autre joue. Proposer un terrain de contrition, c'est permettre à l'officiant des basses œuvres de justifier de son existence et de ses actes toujours perpétués.
Que le Front national offre des vierges pour accréditer son mea culpa et son "coming out", ne peut que difficilement faire oublier d'où il émane. Des années d'auto-surveillance, de discipline et de self-control pour se faire tacler comme un débutant et botter en touche ! (Le moment est et sera à l'allégorie footballistique pour un mois). Qui plus est, se faire mettre hors-jeu par un joueur annexé de l'équipe… L'abandon du père n'est donc pas synonyme d'oubli, surtout lorsqu'il s'agit d'un rude guerrier. Celui-là ne se laissera pas mettre à mort facilement. Il faudra donc au FN vivre et faire avec ou le démettre. La renonciation au père, autre vaste sujet ! C'est ainsi que cela s'est produit dans des dynasties où la passation du pouvoir était de droit congénital. L'exclusion ne peut que générer une résurgence et une nouvelle (!) bouture sur le tronc initial. Soit la guerre perpétuelle de clans internes à la famille, jusqu'à - éventuellement - la dissolution de la famille et l'abandon du pouvoir. S'agissant de deux forts caractères, l'antagonisme ne peut déboucher que sur une somme nulle de pouvoir. De deux choses l'une : ou l'un tue l'autre et paie pour son geste et détruit de fait l'association, ou la convivialité se poursuit sur des braises ardentes et régulièrement réactivées et le discrédit s'installe faute d'avoir su ou voulu se refaire une virginité, et tous les efforts antérieurs deviennent vains et inutiles.
C'est faire beaucoup d'honneur à la famille Le Pen que d'analyser son cas et d'épiloguer sur son avenir. Après tout, elle partage avec d'autres un paysage politique qui n'est pas, loin s'en faut, exempt de reproches.
Patrice C.

 

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