le retour du même, ou l'oubli général de l'urgence, par Patrice C.
Comme un chaland
qui passe.
C'est parce
qu'ils ont souffert plus que nous que certains pays (Grèce, Espagne, Italie) trouvent la force nécessaire à se refaire
une santé politique. La France, elle, laissant les places vacantes, offre un
boulevard aux extrêmes.
Il fait bon vivre
en politique en France. La preuve, quand on ne peut plus rien faire, plus rien
tenter, plus rien espérer, on se discrédite et on se retrouve tout seul sur son
banc de l'Assemblée nationale. La France est en état de friche politique. Ses
officiants par délégation sont inexistants (sauf
sur les plateaux de TV) et leur présence est toute relative. Dans le mental
des Français, il y a un vide politique. Ils ont "zappés" l'option politique et représentative. Ils ne savent
plus ce que cela rapporte, procure, génère. Ils savent ce que cela leur coûte…
Ils sont rédhibitoirement passés à autre chose. La place est bonne et elle est
chaude… d'autres aventuriers, comme c'est de rigueur, viennent l'occuper. La
politique, comme la nature, a horreur du vide. Lorsqu'on reconnaît qu'il est
trop tard et que le vers s'est installé : on fait sa valise. On a les c…
pour ça et on se bat ! Z'avez vu la gueule des "combattants" ?… C'est bien sûr toute une éducation, une
rééducation qu'il faut entreprendre, à commencer par les plus jeunes. Tout
reprendre de zéro.
Seule la volonté
peut créer le contre choc nécessaire à une reprise en main, à un redressement
des perspectives. Il faudra donc aux Français souffrir le martyr de
l'inconséquence, du mépris et des tripatouillages mondialisés, libéralisés qui
vous usent jusqu'à la corde (comme en
Grèce) pour les voir réagir. On peut craindre que, dans la spontanéité,
cela ne débouche pas sur le chemin voulu mais sur des chemins de traverse… Les
Français, il est à craindre, ne réagiront calmement que lorsqu'ils constateront
un retournement de leurs situations économique et sociale. Leur argument est
pourtant simple (et non simpliste comme
de doctes et prétentieux le prétendent) : prendre l'argent là où il
est ! Tout le reste n'est que magouilles et Cie.
On croule sous
les exemples. L'éternelle et si pratique dualité gauche-droite ne veut plus
rien dire depuis longtemps. Aujourd'hui, la seule alternative que connaissent
les Français, c'est moi ou moi ! Il n'y a pas d'alternative
socialiste/capitalisme/impérialisme. Tout cela est mort depuis longtemps !
Des rogatons de séquences politiques limitées dans le temps et qui n'ont plus
cours. Place à l'innovation, à l'idée nouvelle, à un autre souffle. Ça tombe
mal à la veille de l'été, des barbecues et du bronzage toujours idiot par
définition. Ce n'est pas au moment du farniente
estival et institutionnalisé qu'il faut venir parler de danger ! Par
contre, la reprise en main peut se préparer pendant ce temps-là. Ce sera
d'ailleurs plus agréable au soleil… (air
bien connu).
Attendre une
autre échéance électorale ? Mais, c'est se foutre encore du monde !
C'est maintenant qu'il faut s'y coller ! Il faut le voir, on le dit :
nous sommes dans l'urgence ! Si les élections étaient efficaces, il y a
longtemps qu'elles seraient interdites ! Il fut une époque bien plus
terrible où Léo Ferré chantait que dans le ventre des Espagnoles il y a
l'espoir… Cet espoir-là a besoin d'air pour s'épanouir, se développer. La
stérilité des débats laisse passer le temps et l'époque des changements.
Pendant ce temps, la vermine croît et progresse. Elle vit sa vie, elle avance
dans la vie. Attention, vous êtes tellement obnubilés que vous ne la voyez déjà
plus, qu'elle vous est même devenue indifférente. Il n'y a qu'à l'odeur que
vous réagirez, comme pour les poubelles un jour de grève des éboueurs. A part
ça, tout va bien… Vous irez en vacances ? Au soleil ? Juillettiste ou
aoûtien ? Bandant comme rhétorique ! Et, là encore, les tournées des
plages se suivront, caravanes inlassables et pleines de promesses… "Demain, on rase gratis !"
Ergoter ne suffit
plus. Cela est stérile. Les croyances des uns contre les croyances des autres ?
Bof ! Sortez-vous de la dualité, de la bipolarité si rassurante ("C'est pas moi, c'est lui !").
C'est devenu un luxe. Seuls les premiers peuvent se permettre de se
désintéresser des autres. Surtout quand les autres se battent pour être premiers…
Patrice C.
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