Les enjeux de la guerre souterraine, par Patrice C.


La réalité relative de l'inquiétude.
Admettre, sans abandonner l'espoir, c'est ce qu'il y a de plus difficile semble-t-il ces derniers temps. J'en veux pour preuve les nombreux blogs qui permettent d'épancher des sentiments de fragilité sociétale.
Il n'est bien sûr pas question d'admettre et de laisser faire, d'admettre et de subir. Admettre c'est d'abord savoir, se rendre compte. Face à la décrépitude politique qui ose encore prétendre nous représenter aujourd'hui, il suffit de voir le conflit de la SNCF ou des Intermittents, nous pouvons à juste titre nous sentir abandonnés par les instances représentatives d'elles-mêmes, mais sûrement pas du pays.
De là à subir, il y a un pas que je ne franchirai pas. On peut subir passivement tout en étant vigilant, attentif et surtout prêt à réagir. La non-violence a prouvé sa force : celle de l'inertie. Il ne s'agit pas plus de résister pacifiquement, juste d'observer, sachant qu'il faudra bien un jour ou l'autre s'exprimer dans la dignité et la légitimité tout en étant efficace. Que pourrions-nous opposer comme action, même passive, face au déroulement d'incongruités et d'inepties, mais qui sont des faits, telles que nous les voyons se répandre ?
Il est des questions fondamentales qui ne trouvent pas de réponse. Ainsi, il ne faut surtout pas croire que le fait que le FN réalise 25 % à des élections (de surcroît européennes) puisse être considéré comme significatif ou révélateur. Cela s'inscrit dans une logique de court terme dont les méfaits ne sont pas prouvés. Nous ne pouvons pas revenir dessus et à quoi bon ? Se triturer les neurones et en faire une mayonnaise ne changera rien au fait accompli. Il nous faut donc vivre avec ça. Ce n'est d'ailleurs "que" le reflet d'une situation elle aussi européenne, car identique dans plusieurs autres pays. Faire mousser le sujet et en faire du papier de presse, c'est entretenir une déception, un étonnement, un écœurement ou un dépit. C'est aussi se rendre malade et vouloir réveiller de vieux réflexes oubliés d'un gauchisme spontané, épidermique. Nous ne vivrons que plus mal encore en nous inoculant et en ressassant un fait somme toute démocratique. "Une péripétie de l'Histoire", comme il fut dit il y quelques années et de façon très mal à propos. Cessons donc d'affronter des fantômes de situations transitoires et guère plus révélatrices pour autant.
D'autres sujets d'inquiétude ne manquent pas. Ils sont actuellement plus répandus et plus éloignés de notre vision à courte vue et de nos prétextes — plus que soucis — tant ils sont lointains et cependant très actifs et porteurs de réelles inquiétudes. La volonté de plus en plus clairement exprimée de subvertir le monde s'affiche. Sous des aspects volontairement complexifiés, et entretenus comme tels, une philosophie religieuse dévoyée est en passe de faire valoir son droit légitime à imposer une loi divine. Le sujet est ancien, l'opportunisme qui s'en est saisi et qui le développe est plus récent. Le moment n'est pas encore à la terreur, là non plus, mais à la vigilance. Les missions politiques dont sont investis les Etats sur le sujet, et dont nous n'avons que des échos de faible amplitude, ne permettent pas de doser et d'évaluer son développement. Partant d'une notion non plus culturelle mais civilisationnelle, il est à craindre que le handicap ne puisse être comblé politiquement, surtout et compte tenu de la situation à fort potentiel agressif contenu dans les relations internationales actuelles.
Il y a là un sujet de réelle inquiétude car nous ne disposons pas en tant que peuple ou nation du pouvoir d'intercéder efficacement.
Il nous faut donc être réalistes. Le fait de choisir le plus faible des maux pour en faire des gorges chaudes est une tromperie auto infligée.
Patrice C.

 

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