Saint Dollar, prions !, par Patrice C.
$, moi, maître du
monde.
Bas les masques
et haut les cœurs ! "Je suis
majesté ! Bas les pattes, manant !" Sa majesté hégémonique frappe
du poing sur la table. "Qu'on me
respecte !"
Les Américains ne
sont plus à une arriération mentale près. "Ils
sont charmants ces GI's de quatre-vingt-dix ans". Oui, mais on oublie
le revers de la médaille, c'est-à-dire la mainmise, la tutelle sur le monde.
Edifiée du temps de la bipolarité et du partage du monde, celle-ci se veut
toujours active, incontournable et due. Il n'est que de bonnes occasions de le
rappeler. "Je m'impose, je suis
incontournable". Le Brenton Wood
time est fini, le dollar n'est plus indexé sur l'or, on en roule autant
qu'on veut, jusqu'à le déprécier, voire le ridiculiser et finalement appauvrir
le pays d'origine ? Qu'à cela ne tienne : "Telle fut ma gloire !" Les monnaies, simples moyens de
paiement, sont sur le marché monétaire comme des victuailles. On les achète,
les vend, les échange. On les brasse, manipule comme carottes au marché mais
LUI, il a une valeur transfaciale, une valeur inique, quelque chose que les
autres n'ont pas : il a l'honneur d'un pays ! Les autres monnaies
aussi représentent l'honneur d'un pays. Il n'empêche, vous en avez fait des
valeurs de papier chiffon, des valeurs banalement triturées, utilisées comme un
autre produit d'extraction vulgaire, roturière et quotidienne. La valeur est
marquée dessus, qu'on les trouve dans la poche des riches ou des clochards, les
billets de banque ne sont que ce pourquoi ils ont été faits : un moyen.
Depuis quand
manque-t-on d'honneur à un pays en utilisant sa monnaie ? Depuis quand le
deuxième drapeau d'un pays est-il sa monnaie ? Il y a un marché pour ça :
le marché des changes. On en achète et on en vend tous les jours des paquets
énormes. Il ne faut d'ailleurs pas aller y regarder de trop près pour voir d'où
ils viennent et où ils vont… Bien sûr
qu'ils ont une odeur ! Celle des armoires parfumées dans lesquelles on les
enferme, sous la pille de draps. Celle de la cocaïne (tous les billets de 20 $ !), celle de la guerre des enfants, celle
des diamants de sang, celle du pétrole qui pollue, celle de la sueur de ceux
qui les gagnent, celle de l'haleine de ceux qui les respire tous les jours pour
en jouir. L'honneur a-t-il donc, lui aussi, une odeur ?
Je ne suis pas
contre le fait d'administrer une amende à une banque qui "bricole" dans tous les tapins du
monde pourvu qu'ils soient juteux. Tu perds, tu gagnes, c'est leur jeu. Open casino pour les banques deux fois
par jour : à la clôture de Wall
Street et à celle de Paris ou d'ailleurs. Mais qu'on ne vienne pas lier
l'honneur d'un pays à une manipulation quotidienne, consentie et qui profite à
tous ces tenants de fonds. Qu'on vienne parler de l'honneur d'un pays, véhicule
malgré lui, sur les trottoirs et dans les mouroirs du monde, les alcôves
malsaines des marchands d'armes et des bordels qui vont avec. Vous souhaitiez
une valeur inaltérable, durable, inoxydable ? Il fallait éduquer le monde,
pas vous imposer et l’entraîner avec vous. Allez donc vérifier s'il est
respecté, votre symbole, dans les bordels du monde et sur les trottoirs
malsains de Los Angeles, de Manille ou d'ailleurs, comme dit la chanson.
Rectifiez la
position ! Revoyez vos valeurs à l'aune de la moralité que votre monnaie a
contribué à mettre par terre pour vous faire des profits et des adorateurs sans
scrupule.
Patrice C.
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