Prolo, bobo, même combat
Virilité trash.
Faut partir, faut s’exposer, faut
congédier la mauvaise graisse cumulée lors des fêtes…
Mazette, je cause comme dans Madame Figaro ou Elle. Je tourne à l’emporte-pièce de maux. C’est que je me sens
énervé en ce moment par le comportement de mes dissemblables, les endroits qu’ils
laissent en l’état des passages de toute leur engeance bipède : détritus,
bouteilles, sachets MacDo et autres déchets laissés partout « où on se pose ».
De récentes enquêtes qui valent peu
mais en disent quelque peu sur nos contemporains nous révèlent que les jeunes
générations sont indifférentes au tri sélectif. Les mêmes, visiblement, jettent
leurs papiers et mégots à bout jaune dans les bois sans scrupule, dans les
zones protégées, par exemple les étangs de pêche gérés par la fédération des
pêcheurs, et s’en sont pris d’aise avec les déchets de leur cool-attitude. Les mêmes, souvent,
votent « Europe-Ecologistes-Les Verts »
parce qu’ils « ont un vrai discours
sur la nature et l’Europe, i’sont pas comme le PS, i’ respectent les animaux et
leurs droits »… Les mêmes, vous dis-je.
J’en vois en pagaille en fin de
semaine dans les trains. Ils sont habillés à la dernière tendance fashion-cool, parfois un bébé dans le
dos à l’indienne, lisant de préférence Libé (ce sont bien les seuls à le lire en des heures de pérégrinations avec
la Sncf) durant leur trajet, qui rejoignent la famille ou des amis à la
campagne chic autour des grandes villes : ils boivent de l’eau, du coca ou
une bière, ils mangent un morceau… ils laissent tout sur place… c’est sûr, y’a bien une Rebeu ou un Black
qui nettoiera le compartiment, non !? Faut bien qu’ils aient du taff. On
paie, on vote bien pour la défense de
la planète et des droits de l’homme, alors Freedom ! Comme en forêt, comme au parc... tout laisser derrière soi, à deux pas de la poubelle.
Dans ces conditions, les prolos ne
sont pas en reste. Ils imitent le bobo fatigué du week-end. En réalité, le
bipède urbanisé est devenu incivique et incivil : il maugrée s’il n’a pas
sa ration à lui, s’il n’obtient pas satisfaction illico. Le monde lui appartient, DIY (do it yourself) et Be Nike free !, tout doit tourner
autour de son nombril, de son phallus, de son clitoris. Son métier, c’est
forcément le meilleur, le plus fun.
Son smartphone, idem, son tee-shirt, idem,
son bouquin ou ses études, les plus prometteurs, ses déchets les plus propres
de tous. Chacun pour soi, Dieu pour
personne, rien que pour moi…
De plus en plus, je ne me sens aucunement
concerné par cet état de l’esprit humain général, ses cultes, ses pratiques, son
habitus et ses lectures, films,
musiques, restos, expos, vacances, sports obligés. Que les parades amoureuses
se tiennent en public ne me pose guère de problème, s'ils jettent leurs préservatifs dans les poubelles. Que les uns pensent mordicus que le monde leur appartient n’ébouriffe
pas ma conviction qu’ils mourront comme tout à chacun. Qu’ils vivent, qu’ils
flirtent, qu’ils agacent un mélanome ne m’ennuie guère, mais alors pas du tout.
Qu’ils parlent à tue-tête de leur existence dans les lieux publics et laissent
leurs déchets me dérange. D’ailleurs, les prochains que je repère en pleine
nature, je ramasse tout dans un sac et le dépose dans leur voiture.
Marre de ces bêtes en période de
vacances ! Et tant pis si la bagarre est la suite… c’est que le con aime
détruire, aime salir comme bon lui semble… et en vient aux mains si on chagrine
sa life…
LSR
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