l'été des arts & festivals, tous en ont droit, par Patrice C.
Tournée d'été.
C'est l'été,
celui du soleil et aussi des festivals. Le moment où l'on partage la culture,
où l'on prend connaissance d'autre chose, venu d'ailleurs, inespéré mais
tellement attendu.
C'est aussi
l'occasion pour des artistes de choisir, plus ou moins, en fonction de leur
réputation, là où les villes où ils se produiront et donc distribueront
goulûment leur art à des assoiffés rendus disponibles par l'été. Qu'ils soient in ou out ou off, les festivals
ne manqueront pas si les intermittents
acceptent les conditions qu'on leur fait sur leur train de vie et si l'art, là
aussi, l'emporte. L'art n'est plus maudit. Comme la liberté créatrice, il a le
droit de vivre dignement et le ventre plein.
Certains artistes
considèreront leur participation comme des cautions et donc accorderont ou pas
leur participation aux festivités de certaines villes. Le FN a gagné onze
villes françaises à la clique politique usée jusqu'à la corde qui se partage
encore le pays, mais aussi le pouvoir. Celui d'exister et de se croire
indispensable et de se regarder le nombril entre soi. Il y a, dans ces
villes-là, des gens qui attendent, qui espèrent, encore plus qu'ailleurs,
marqués qu'ils sont de vivre dans une ville qui n'est plus honorable au regard
des critères de ceux qui justement furent battus, qu'on ne les oubliera pas.
Qu'on n'insistera pas trop sur le marquage infamant. Qui se disent que, quand même, on n'a pas tous votés pour le FN et
qu'on a droit encore à quelque considération. Qu'on n'a pas mérité d'être
exclus, reclus, diffamés parce que la majorité des électeurs s'est exprimée
dans ce sens-là et qu'on ne veut pas être assimilés, broyés avec eux. Ceux-là
attendent le passage lumineux d'un été ouvert sur autre chose auquel ils ont
droit malgré "ça". Qu'ils
ont droit à de la musique, de théâtre, de cinéma, de l'animation de rues et de
rencontres sportives qui, elles, ne se font pas si difficiles et regardantes.
Le sport est apolitique… Jusqu'aux attributions municipales de structures.
Il s'en faut donc
que cette année, plus que les précédentes, beaucoup de villes françaises
s'appellent toutes Orange ou Béziers et qu'elles vivent repliées sur
elles-mêmes, hermétiques, bouclées à double tour. Ce serait le meilleur moyen
pour les « vainqueurs » de faire
du prosélytisme et ainsi empêcher la "contamination"
contestataire venue de l'extérieur et donner à ces villes la terre dont a
besoin la petite graine pour croître et embellir.
Il serait donc
tout à fait souhaitable qu'une prise de conscience se fasse plus forte pour
amener jusque "là-bas", à
ceux qui n'y sont pour rien et à d'autres qui n'ont pas tout compris, la
culture venue du reste de la France. Ne serait-ce que parce que ces parcelles
du pays sont aussi, justement, du pays et que c'est là qu'il faut insister et
ne pas laisser tout le terrain à ceux qui l'ont conquis, souvent par hasard.
L'art ne doit pas
être sectaire, il ne l'est pas. Il doit donc remplir son rôle de courant, de
rivière qui irrigue même les terres égarées pour ne pas oublier ceux qui n'en
peuvent rien et pour continuer à véhiculer l'espoir.
Patrice C.
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