Nous sommes tous des nuisibles
Tous fliqués ?
Qui ne fréquente pas comme usager (élèves, enseignants, personnels
administratifs) nos collèges et lycées ignore qu’une vaste campagne de
technicisation censée administrer la « bonne
gestion » des cantines en self-service (encore un anglicisme) et des CDI (centres de documentations et d’informations), et souvent des
entrées et sorties, a orchestrée la biométrie à tous les étages. A quand l’ADN
dès le collège ?
Le prétexte de la gestion
permet, outre de se passer d’un personnel humain de service, à la fois un
contrôle et l’apprentissage précoce du contrôle et autocontrôle tous azimuts de
nos chères têtes blondes. Pensez-vous, un jeune d’une dizaine années croit ce
qu’on lui apprend, y compris par une pratique non explicitée dans ses racines.
Habituez-les jeunes à la lecture de la main par biométrie pour déjeuner ou
emprunter un livre, et vous en ferez des adultes déjà conquis pour être
disciplinés par la traçabilité de tous
les êtres humains. Plus besoin d’un surgé dans les bahuts… mais plusieurs
par la technique, ah ça oui !
Vous me rétorquerez, justes et
finauds que vous êtes, nous sommes tous
complices. Déjà par nos téléphones mobiles, nos cartes bancaires, de
magasins, nos passes navigo, nos entrées sur autoroutes et j’en passe, nous
sommes suivis de très-très près.
Qui
contrôle qui ? Tout le monde contrôle tout le monde !
Le privé, le public, toute une
ribambelle de citoyens contrôlent directement ou indirectement nos achats, nos
déplacements, nos méls, nos conversations, nos trajets, ce qu’on mange, regarde
à la télé, quand tire-t-on la chasse d’eau, etc. En réalité, les contrôleurs
contrôlent d’autres contrôleurs.
Pendant ce temps, histoire de mâter une
éventuelle contestation qui n’existe de toute façon pas, des pseudo-principes
de défense des libertés individuelles (la bonne blague) nous font croire qu’un sens éthique et
protecteur est derrière tout ce capharnaüm techniciste. Réglementation absurde
et inflationniste, il suffit de noyer les textes dans un grand tout flou ensembliste
de législations. Vidéo-surveillance en sus, contrôle à distance des ordinateurs
et appareils connectés, GPS des automobiles, l’être humain aspire à 1984.
Ce n’est pas une date, 1984. Ce
n’est pas non plus un horizon. C’est un livre, un chef-d’œuvre de G. Orwell qui
a tout saisi dès 1949 de ce que nous
sommes tous… mais, oui… tous devenus... Nous sommes tous, enfants et adultes humains, devenus des
bêtes, des rampants, des nuisibles, des esclaves… et encore en plus heureux de
l’être !
1984, rien d’autre que notre présent…
qui est pire que le livre ! Et avec les enfants d’aujourd’hui ?
Réponse : sans commentaire.
LSR
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