La corruption en débat, par Patrice
La corruption, qu'on en parle !
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Ah, ces djeuns ! Même dans leurs slogans, ils font des fautes... Echec de l'Education (ex-)nationale ? |
Mediapart
lance le débat sur la corruption dans notre société. Bel enthousiasme et belle
initiative. Alors que ce journal en ligne défie toutes les lois du genre de par
ses abonnés et son taux de lecture, il renoue avec une forme interactive de
communication qui n'aurait jamais due quitter ses confrères, si ceux-ci
s'étaient donnés à la fois la peine et la volonté de faire plus qu'au mieux
accorder à leurs lecteurs une page ou deux de courrier des lecteurs
complètement amorphes, sans vie et sans réelle démocratie. Le débat est public
puisque se déroulant dans un théâtre de Paris. Il est introduit, sur le Net,
par un papier d'Edwy Plenel, dont on dira ce que l'on veut mais qui ne laisse
pas indifférent, tant par la qualité de son écriture que par son contenu.
Parmi les invités au débat, où figurent nombre de
journalistes qui sont si souvent attaqués sur leur intégrité, figurent des
sociologues, des magistrats, un (ancien)
policier, des économistes et un invité d'honneur en la personne de Roberto
Scarpinato, procureur général auprès du parquet de Palerme, qui joue-là avec sa
sécurité.
Le débat repose essentiellement sur les rapports que la
société entretient avec la corruption la plus grave, celle qui touche le
pouvoir des Etats. Si les journalistes sont concernés par le sujet, cela tient
d'abord à leur proximité obligée avec les pouvoirs politiques et juridiques et
qui doivent s'en détacher. Ils sont, à ce titre, la première "arme" de la démocratie, ce que
Scarpinato exprime ainsi : « (…) tant
qu’on ne se construit pas un savoir libéré des chaînes du pouvoir, celui-ci se
perpétue, égal à lui-même, maintenant les individus dans cette illusion qu’ils
se déterminent de manière autonome. ».
Il ne s'agit semble-t-il pas seulement de la "pieuvre" qui s'appelle Mafia et a
pignon sur rue alors qu'elle disparaît de plus en plus au profit de son double
qui agit à l'abri des regards, mais d'abord et surtout de tout système de
corruption qui s'érige en puissance de pression sur les pouvoirs et qui finit
par le détruire de l'intérieur pour ériger un pouvoir absolu et hors de
contrôle. Comme le dit Plenel : « (…)
il n’y a pas de différence de nature entre les ruses du pouvoir criminel et celles
du pouvoir oligarchique. ».
Les petites "péripéties"
que nous pouvons connaître en ce moment avec les turpitudes de certains
politiques Français ne peuvent pas nous laisser indifférents, tant il est vrai
qu'il ne faut pas attendre pour traiter le problème dès qu'il se présente et
qu'il faut aussi le dénoncer et aller jusqu'à vider l'abcès. On peut rapprocher
la seule façon de faire en la matière de celle qui consiste à éliminer le fruit
pourri de la corbeille. Que peut être une société si elle tolère toujours plus
d'inégalités dont les origines sont parfois "simplement" obscures ?
Il en va donc d'une responsabilité citoyenne de
chercher à savoir.
Patrice C.
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