L'humain urbanisé au soleil


La vie est un fleuve impavide.

 
Les aoûtiens l’espéraient, les octobristes le constatent : il fait beau depuis hier sur toute la France. Fuyez tracas, sortez mauvaise humeur… la nature reprend des droits sur le temps. Les grillons chantonnent, les oiseaux piaillent d’aise, les coccinelles sortent de leurs caches et filles et garçons exhibent à nouveau leurs cuisseaux. Un petit air de décontraction augure mal de la situation catastrophique des rapports humains.

Nous le répétons souvent ici, le chacun pour soi dérive vers un laisser-aller dans la tenue des relations individuelles. L’incivilité et l’incivisme causent des conséquences majeures sur notre environnement urbain. Il n’est plus anodin de voir des immondices partout où le public s’autorise de tout. Même à côté d’une poubelle, tu jettes tes déchets sans vergogne. La presse transmettait des témoignages de spécialistes de la question, les rats prolifèrent de plus en plus dans les villes parce que nous sommes de plus en plus sales. Parce que nos déchets de toutes sortes, dont nos déchets alimentaires, fleurissent partout, les rats ont un taux de fécondité supérieur aux années antérieures. A Paris, par exemple, les incendies dans des immeubles sont principalement causés par les rats qui rongent les câbles électriques, provoquant des courts-circuits sur des installations plus ou moins bien entretenues.

Tout aussi générateur d’incendie, social celui-là, les dialogues se rompent à une vitesse inquiétante. Dans les transports publics, les uns ne supportent plus les autres et le font savoir en parlant fort dans leur téléphone, en écoutant de la musique sans écouteurs, en piétinant l’espace d’autrui. Et les sourds font bombance dans les relations de travail, dans la représentation nationale entre gouvernants et gouvernés. Un délitement de l’esprit public se connote évidemment d’un incivisme croissant dont l’une des causes est à rechercher dans les gouvernants qui ont, de leur propre chef, rompu le pacte sur lequel ils ont été sélectionnés pour devenir ce qu’ils sont.

Existe-t-il un remède, un calmant efficace à la démonstration de sa petite personne dans l’ordre public ? La norme sociale voulait qu’un respect réciproque de la liberté de chacun n’attentait pas à la liberté de tous. La loi générale portait les empreintes de ce principe. Pourtant, la négation et de la loi et du principe a abouti à créer les conditions d’une nouvelle condition pour l’humain urbanisé : la solitude dépressive dans la jungle de la cité. Sans doute parce que les calmants sont les médicaments les plus utilisés par une population en mal de possibilités historiques concrètes et à sa portée. Portée politique s’entend.

Ainsi va la vie. Elle est un fleuve parfois tranquille, parfois en cru. Elle inonde et tranche des vies sans passion et le sel de la vie commune vient à manquer. Le bien commun, le but commun, voilà les mamelles d’une France qui a chaud à ses fondements.

Bon soleil !

LSR

 

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