Un autre mythe, l'identité globale, par Patrice C.
L'identité globale.
Second élément de la litanie sociétale et indissociable
de la liturgie populaire : l'identité.
Celle que l'on a, que l'on veut et à laquelle on croit, sinon on ne serait rien
et on ne ressemblerait à rien de classable, on ne serait donc ni rien ni
personne. On ne pourrait pas revendiquer son appartenance et ses origines,
fussent-elles honteuses.
Là aussi, comme son nom l'indique, il s'agit de
s'identifier par rapport aux autres et de revendiquer des liens d'origine.
Facteur de grégarité et de collectivisme sociétal, l'identité est toujours
comparable à une autre. Sa recherche va dans ce sens : celui d'appartenir
à une collectivité de semblables. Rien ne semble plus suspect qu'une identité
séparée, alors que cela correspond justement à l'enrichissement d'un ensemble.
De diverses identités, faisons donc un monde… Cela
n'est pas aussi simple, tant le droit à la différence se fait de plus en plus
difficile à exercer. L'individualisme,
fut-il enrichissant, ne permet pas facilement l'intégration, frappé qu'il est
d'égoïsme, c'est-à-dire d'hostilité voire d'ennemi. En dehors donc de la
similitude parfaite, point de solution. L'identité doit donc être forcément
plurielle mais réservée, elle est aussi outil de rejet.
De prise de conscience individuelle de son identité à
association, il en va de la liberté personnelle à fusionner en milieu identique
ou de rester à la porte de la société. Il
faut donc choisir la similitude ou la différence. La société nécessite la
fusion, l'amalgame et même, peut-être, le droit de regard. Il faut être
socialement compatible, même si cela regarde une différenciation collective
assumée. En être ou ne pas en être…
La société identitaire est souvent soudée par
l'appartenance à un territoire. La revendication territoriale représente
l'élément fort d'une identité. Au point que l'on peut parler non plus de
société mais de nation, et abusivement de nation régionale. Le partage et
l'adhésion sont d'autant plus favorisés qu'ils sont enracinés dans le
territoire. Le droit séculier de regard sur les origines de l'impétrant permet
l'adoption immédiate si celui-ci apporte la preuve de ses origines natives.
Pour les admissibles potentiels, il faudra s'éprouver. Il s'agit dans ce cas
d'un détournement du droit de la terre et d'un identitarisme protecteur,
séparateur, assumé politiquement mais marqué d'un exclusif nationaliste, donc
d'un extrémisme politique. Des considérations de ce type, implicitement
incluses dans la formation de l'Europe, ont conduit à l'expansionnisme, à la
sauvegarde et à la protection territoriale, sous couvert de mesures préventives
et de protections identitaires elles ont amené à des conflits.
Autre prévention identitaire, celle qui consiste à
s'entourer de précautions en vue d'assurer la continuité d'une origine, soit
d'une race, face à d'éventuels "envahisseurs"
forcément malveillants et destructeurs de valeurs acquises de long temps. Il
s'agit dans ce cas clairement de racisme
institutionnalisé sur un territoire donné, gouverné et protégé par une
partie mineure de l'ensemble de la société nationale.
La société globale est de plus en plus appelée des vœux
de l'ensemble des habitants de l'ensemble des pays qui a compris que, sans
fusion, il n'y a pas de progrès et de paix.
Patrice C.
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