Jouer sur la sémantique de "radical" & "intégriste" pour le spectacle, par Patrice


Entre intégrisme et radicalisme.

 
Issu du latin, radical signifie racine. Est donc radical ce qui est issu de la racine des choses.

Intégrisme est le conservatisme intransigeant qui refuse toute évolution.

Assimiler, aujourd'hui, les deux termes et les utiliser comme substantif l'un de l'autre relève de l'abus sémantique. C'est pourtant ce à quoi nous assistons quotidiennement à l'écoute des médias qui, il est vrai, ne sont pas (plus) là et depuis longtemps pour nous enrichir (!).

C'est ainsi que des fondamentalistes musulmans sont affublés de l'épithète radical alors qu'ils sont intégristes et donc conservateurs. Il est vrai que le choc est plus violent, donc plus spectaculaire, et plus porteur d'effet direct que d'expliquer que ces gens sont intègres vis-à-vis de leurs croyances ou de celles qu’ils détournent.

Le radical ne refuse pas l'évolution éventuelle.

L'intégriste reste bloqué sur ses certitudes racinaires.

Qu'apporte l'utilisation choisie d'un terme plutôt que l'autre ? Le spectacle ! Toujours lui. C'est-à-dire l'attrait, la curiosité, l'élément attractif et quasi commercial. C'est pourquoi le radical est plus spectaculaire que l'intégriste. Nous avons vécu, en France, et toujours aujourd'hui bien que l'église ait tout fait pour dissuader d'utiliser le terme, l'intégrisme catholique (Saint-Nicolas du-Chardonnet, la plus célèbre et quelques autres paroisses), c'est-à-dire la version dure du prosélytisme toujours effective lors des Manifestations pour tous et autres expositions artistiques sabotées par les porteurs de la seule et bonne parole (Théâtre du Rond-Point à Paris). Cela reflète bien la volonté de ne pas évoluer et de préserver des certitudes et, si nécessaire, d'en arriver à la violence envers les contrevenants auto-désignés.

Concernant le radicalisme, les manigances politiques ont amené des groupes politiques à se désigner comme radicaux dès la IIIe République (1902). Ils se définissaient ainsi comme quasi révolutionnaires. Qui dit radicalisme suppose donc qu'on parle de remise en question, mais dans l'ordre et le respect des lois. Que peuvent donc avoir de radical, aujourd'hui, des groupes islamistes qu'on devrait plutôt classer comme expéditifs par leurs actions (décapitations) ? Le terme le plus proche pourrait être celui de terroristes qui lui aussi fut généreusement détourné s'agissant des Résistants sous l'Occupation.

Il en va ainsi de la manipulation et de la survente d'évènements médiatisés. Le côté spectaculaire, donc attractif donc producteur de profit, doit habiter nos têtes et faire son chemin avant qu'il ne porte les fruits mercantiles de son détournement.

Patrice C.

 

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