Overdose d'informations inutiles, par Patrice


Le recul nécessaire.


Oh combien dérisoires, superflus, aléatoires voire étrangers apparaissent les problèmes - vrais - dont on nous abreuve !

Qu'a donc à gagner la presse, sinon sa survie, à nous abreuver sous prétexte de nous informer ? Que changent et que modifient ces informations à nos vies et d'abord quelles sont-elles ? Maintenant relayés par les "réseaux", les forums où toute la bile de l'humanité se répand, les faits qui nous sont rapportés sont censés être la sève de notre quotidien. Etonnons-nous qu'après cela, ce soit dans nos chaussettes que nous allions chercher un moment de paix. Trop d'information tue l'information surtout quand il est avéré que celle-ci est vaine et illusoire.

La présentation des faits détrône la recherche de leur histoire et de leurs origines, de leur genèse. La compréhension n'est pas permise tant que l'intégration n’est pas analysée. Mettre à disposition des informations qui ne concernent pas la vie du plus grand nombre dans son quotidien, est-ce bien nécessaire ? Faire participer le plus grand nombre aux bobos de la planète, tirer les larmes des yeux des populations sur des sujets qui leur sont étrangers, est-ce bien nécessaire ? Que gagne le monde à cela ? Le voile épais de l’information recouvre le monde de son ombre cacophonique, faisant partager à toutes et tous des évènements qui leurs sont étrangers. Seule la modernité technologique implique que l'on soit "au courant". L'éveil d'une curiosité devenue aussi malsaine que superfétatoire relie les hommes. Que vient faire à un moment t, qui est quelquefois l'heure du bonheur pour certains, la catastrophe qui vient de se produire à l'autre bout du monde, si ce n'est un intérêt pour les professionnels de l'information pour qui c'est un métier, alors qu’il faut du temps pour l’intégrer sainement, la comprendre et compatir. Croyez-vous qu'à l'heure où des gens se mettent paisiblement à table dans un havre de paix familiale, d'autres soient en phase avec eux alors qu'ils sont sous des bombardements, et vice et versa ? Finalement, la propagation des informations du monde relève plus d'une volonté créée et inoculée que d'un besoin réel de savoir, de connaître. Le rythme effréné est stérile.

La compréhension des phénomènes anxiogènes serait la solution à leur fin. Si nous pouvions disséquer, les uns après les autres, les évènements avant de passer aux suivants, si le rythme d'absorption était ralenti pour nous permettre de comprendre, si le tri était fait en termes d'importance et d'incidence générale, alors peut-être pourrions nous agir sur les origines des maux. La raison pour laquelle les évènements doivent se suivre à une vitesse supérieure à celle de l'entendement n'est autre que le besoin superficiellement créé d'être dans le tempo que l'on nous impose et qui nous marginalise par rapport aux évènements.

"Restez connecté, on vous parle !" C'est Big Brother, c'est Orwell la réflexion en moins. Le peu d'intérêt de plus en plus marqué qu'accordent les populations au déballage de l'information est bien la preuve qu'un hiatus s'est créé entre la vie exposée et la vie vécue. Entre la vie collective et la vie privée. Entre l'activité humaine et l'activité sociale. On éprouve le besoin de souffler, de se détendre sans que ce soit égoïste, juste que ce soit plus humain et moins "machiné", moins prêt à digérer et surtout moins prêt à admettre, à accepter.

Il est vrai que chercher à comprendre, c'est déjà désobéir...

Patrice C.

 

 

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