Réforme ou pas réforme de l'assurance-chômage. Le big deal de la com' du gouvernement
Au miroir des couacs ?
Le ministre de l’Economie, Monsieur
Macron, livre sa position et sa vue sur une éventuelle réforme de l’assurance-chômage.
Le président, Monsieur Hollande, tempère du haut de son Palais les ardeurs du
premier. D’autres serviteurs de l’Etat, du régime des partis et des
organisations syndicales représentatives du patronat et des salariés s’engouffrent
dans la discussion. Dans le débat. Le
débat qui tue. Peine perdue !?
En communication institutionnelle,
il est adroit de lancer des messages, de « tester » l’opinion des puissants et des faibles. Les puissants
applaudissent pour le coup de dé lancé ces derniers jours, les faibles crachent
dans leurs mains. C’est que les faibles, autrement dit les organisations
syndicales des salariés, pour l’essentiel, n’ont plus les moyens de mobiliser
et de batailler dans ce marigot de communications échevelées. D’abord, il faut
le reconnaître, les troupes se sont amincies à cause de tergiversations
nombreuses sur les lignes revendicatrices depuis les années 1980. Ensuite, le
constat est sans appel, les troupes syndicales sont devenues à ce point
professionnalisées (les permanents)
et ignorantes de la réalité existentielle du chômage, qu’elles ne sont jamais
parvenues à rassembler véritablement les chômeurs dans leurs confédérations, par
exemple. Le chômeur, par définition, recherche un emploi, se débat avec un administratif tendu et s'isole très rapidement. En fait, nulle surprise pour personne, les syndicats ne représentent plus grand monde, à dire vrai. Il fut un
temps, pas si lointain, où ils désignaient les chômeurs comme étant des « salariés privés d’emploi ». Aujourd’hui,
rideau… « on ferme le ban, on sait
pas… on a pas d’autre plan que d’encadrer les plans de licenciements et faire
obtenir aux copains du fric plutôt que défendre l’emploi et l’usine… ».
Au gouvernement, et dans les
officines qui lui préparent sa communication institutionnelle et privative, ses
cartes postales de slogans, et même ses idées, –et même son programme politique (sic !)-, on s’est dit :
-Coco,
tu trouves pas que les chômeurs, eh ben i’z’abusent un peu de pas bosser comme
tout le monde.
-Si,
si mon Manu, et en plus ils nous font dégringoler des eurostatistiques. J’avais
promis la baisse, merde !
-Pardi,
pardi, c’est qu’nous on rame pour eux… mais que veux-tu, certains préfèrent se
prélasser la paille dans la grenadine en regardant Questions pour un canal + ou
jouer au tiercé à Vincennes pour faire fructifier leurs indemnités qu’on leur
lâche à foison.
-Tu
l’as dit, Coco, surtout les cadres qui s’la dorent dans des sorties culturelles
et qui nous vannent avec en plus leurs allocs familles nombreuses…
-J’ai
trouvé, t’inquiètes. On va tester une idée. Elle est super ! On va tester la
réforme possible de l’assurance-chômage et lancer tous les canards, tous les
talk-shows à s’interroger sur les modèles d’indemnisations ou pas d’Espagne, d’Allemagne,
d’Angleterre et des pays du Nord.
-Yeah,
pas mal.
-Hein,
qu’est-c’ten dis ?
-Super
bon plan. Appelle Bercy, je prépare le contre-communiqué sucré pour calmer le
jeu dans la foulée !
Couac,
pas couac, énième couac… les sages éditocrates nous la
servent à l’envi dans leurs piges à 5.000 sacs. Sur les ondes, dans les
colonnes de la presse en folie, devant les zooms et lights en plateaux. Des champions dans les Palais de l’exécutif,
je ne vous dit que cela, des champions.
Non seulement ils occupent les experts et journalistes qui s’agitent dans le
vertige des interrogations sur table, les yeux dans les yeux, le botox entre
les deux oreilles, mais en plus ils nous font croire qu’ils réfléchissent
sérieusement à une question qui touche de plus en plus près l’ordre public. Mais pas à nous ! Nous ne sommes pas des dindons, serpents nous restons.
Au miroir des cocus, tout le monde
la ferme ! Il ne s’agissait que de tocades successives, de tests grandeur nature pour
préparer la vraie estocade qui tombera toute cuite, sans prévenir quand le vert
fuitera dans le rouge du poteau. Et là, trop tard... salariés modestes et moyens, privés ou en
suspension d’enclume sur la tête, cadres, employés, ouvriers, artisans et
autres se prendront une claque sévère derrière la nuque. Tous, tous vers le
déclassement généralisé !
LSR
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