La VIe République, une tocade de plus dans le paysage, par Patrice


L'espoir ne se lève plus.

 
La Sixième République, toujours et encore. Aurélie Filippetti en remet une couche. Quel besoin a-t-elle de le faire ? Qu'est-ce qui pousse une personne du sérail à rebondir publiquement avec des idées qu'on ne lui connaissait pas ? Je me pose la question : pourquoi ?

Cette nouvelle tocade politique est véhiculée publiquement par Mélenchon alors qu'elle existait depuis longtemps (presque aussi longtemps que la Ve République…). Des forums, des clubs, des séminaires sur le sujet font florès. Serait-ce une bonne poire pour la soif de déshydratés en mal de discussion plus que dans le besoin d'être pertinents et efficaces ?

Prêcher cette relative "bonne" nouvelle et l'espoir politique, c'est oublier un peu vite que ce dont on souffre le plus en France c'est d'un manque de plus en plus criant de démocratie effective. Ce ne sont pas les projets, sujets et autres tentations politiques qui manquent aux Français, c'est la confiance, la volonté et l'espoir, car ils sont dans le rejet politique total (avec justes raisons), dans le décalage vécu, subi et dans la paresse de vouloir autre chose(*). Ils ne sont plus prêts à s'investir, à se battre (il suffit de regarder le monde du travail). Ils en veulent bien du changement, ils l'espèrent, mais que ce leur soit tout cuit ! Ce n'est pas qu'une méchanceté de dire que les Français sont devenus des larves d'eux-mêmes, c'est comme ça ! Le pouvoir, ce n'est plus leur tasse de café. Devenu trop étranger. Ce qu'ils veulent, c'est du travail, la santé pas trop chère et des vacances low cost, pressés qu'ils sont de jouer aux milliardaires. Alors, venir leur dire qu'ils doivent prendre leur avenir politique en main… Ils ne finiront pas de râler à chaque occasion, de dire qu'ils sont déçus même ! Ils ne regardent plus les infos et ne lisent plus les journaux depuis longtemps. Toute une éducation est à refaire, mais se remettre en question ? Sûrement pas ! Egoïstes qu'ils sont, c'est "je m'en fous et je me démerde !" Quelques beaux exemples contraires font encore croire à Lourdes, très occasionnellement.

La situation de la politique n'est que le résultat d'un climat général qu'elle a généré où l'empathie n'existe plus, où le regard est bas et fuyant. Alors, qu'ils se "mouillent" ? Mais vous rêvez ! Vous prêchez pour votre petite paroisse, vous vous faites plaisir, vous vous auto-justifiez. Tant est si bien que vous en êtes louches, suspects. Ou alors nantis… Ils sont suspicieux les Français. Des gens qui ont des occupations qu'ils n'ont plus, et surtout politiques : c'est louche !

Le pays vit beaucoup de situations désagréables et il s'enfonce surtout dans l'abstention généralisée et méritée. En route vers les 80 % ! Ils n'ont de merci à dire à personne les Français. Que des reproches à faire aux dirigeants qu'ils ont subis pendant trop longtemps. Seules resteront mobilisées les grands-mères peroxydées de la Côte-d'Azur qui ne sont plus des ménagères de moins de cinquante ans. Il est là l'électorat votant encore et on sait pour qui… Comme on peut être élu avec une majorité très relative (et plutôt une minorité réelle), ça fera l'affaire ! Il est grand temps de réaliser, de redevenir objectif : la France, c'est pastaga et vie à crédit pour les moins défavorisés. Pour les autres, c'est "j'en crève de cette France-là". Si vous n'êtes pas parmi ces deux catégories, vous êtes des extra-terrestres, ou des Parisiens ! Parisiens signifiant encore riches, aisés, professions bien payées (avocat, médecin, prof, financier, etc.), presque une secte. Des gens qui ont les moyens d'avoir des loisirs, du temps pour penser à autre chose que ce qui est urgent, essentiel. Vous êtes en décalage. Alors, réifier la République… bof ! Un passe temps de riches. Même pas ni comment ni pourquoi, juste "on s'en fout !".


Patrice C.

 
(*) Lire La France périphérique, comment on a sacrifié les classes populaires, de Christophe Guilly, Ed. Flammarion.

 

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