Le bon, la bite et le truand moderne


Le bruit & la douleur.

Par les temps qui courent, il n’est pas rare de croiser des personnages de plus en plus enfermés dans leur propre monde. Un chaos s’instaure en eux où le dialogue intime entre plusieurs voix intérieures leur induit une altération de jugement et un affaissement du discernement commun admissible.

Un jeune pilote Allemand, la cause fondamentale de la mort de 149 êtres, masquait son état dans la bonhomie et l’amabilité civile. Il portait en réalité les stigmates de la modernité : misère personnelle sur fond d’apparence et de pousse-au-bien-être-et-remise-en-forme permanents, culture du vent plutôt que la pierre. Las, il a compris trop tard que la caillasse rassérénait l’être… ou le tuait.

Hormis ce fait divers, le sentiment universel reste en général saisi de stupeur face à ce type de massacre de masse perpétré par un seul et sous sa volonté propre. La mort, toujours saisissante, reste la mort… en avion, elle soulève tous les fantasmes du drame. Elle ne l’est pas plus que l’accident de voiture, de motocyclette, de train. Pour autant, elle renvoie à la négation de la sérénité au quotidien. On s’esbaudit gratuitement sur elle et tout juste le temps de passer à autre chose…

« Chassez cette lugubre mort que je ne saurais fixer davantage dans les yeux », semble nous dire nos congénères sur la planète. Du moins nos congénères des pays dits avancés, modernes et si hautement technicistes.

Pour l’homme moderne, globalement, la mort couche avec les images télévisées. Elle demeure impalpable, autrement dit elle s’exhibe à longueur d’images riches en hémoglobine… elle est surtout une fiction, une impossibilité, un vaste inédit insubmersible… jusqu’au jour où l’on devient soi-même témoin ou spectateur involontaire d’un fait criminel de sang ou d’un accident.

La mort s’accapare alors d’un visage. Eternel masque de vie consumée.

Contrairement à la maladie, la cause de la mort violente sert davantage ce sentiment d’injustice éternelle, de dépit… voire d’hostilité envers son dieu. Rien ne sera plus jamais comme avant.

Pourtant, l’esprit humain sait acquérir un sursaut de vie qu’on appelle le processus de deuil. D’ailleurs, aussitôt terminées les tonnes de dialogues sans fin et sans intérêt pour commenter ce crash aérien passées dans les médias dézingués, tout le monde file droit sur d’autres sujets : on zappe !

Fin de la série où la planète médiatique s’est forcée à avoir peur, à réfléchir une énième fois sur le sens de la vie, de la mort et de la sécurité aérienne.

Des compagnies, des groupes industriels eurent tôt fait de prendre des « mesures » de « sécurité » nouvelles – la nouveauté, Messieurs-Dames, on en crève de manière récurrente, c’est le rictus de l’idiot congénital !‑ que le filon médiatique sensationnel a passé. Les abrutis…

Laissons reposer les morts. Nous avons mieux à faire. La chair quitte les os…

C’est bien ainsi : il n’y a guère d’espérance à avoir de nos jours et dans la modernité.

La modernité signe la sauvagerie policée de l’homme réduit à ses artères, sa colonne vertébrale et ses seuls organes génitaux.

LSR

 

 

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