L'Europe face aux drames des péris en mer : 28 mains s'en lavent à l'eau douce, par Patrice


Tous impuissants.

Les Etats sont victimes de ce consensus mou qu'ils appellent le multilatéralisme, soit l'hypocrisie relationnelle qu'ils entretiennent entre eux à toutes fins commerciales utiles. Cela leur est bien pratique pour masquer l'inconséquence qui consiste à se dissimuler derrière des règlements excessifs aux solutions insolubles, tels que de parvenir à des accords à vingt-huit en Europe ce qui est parfaitement illusoire, soit à se trouver confronter à des fonctionnements non étatiques qui relèvent de mafias et non pas de la politique et qu'ils considèrent comme nécessaires et bien utiles à des régulations de situations autrement insolubles par les voies traditionnelles de la politique mondiale, à condition de refuser de voir ou de savoir.

C'est d'un grand jeu de passe-passe qu'il s'agit, tout sourire dehors et tout ressentiment rentré. C'est avec une facilité déconcertante que les Etats ne parviennent plus à aucune solution à quelque problème que ce soit dès qu'il s'agit de problèmes humains, au prétexte de se ménager réciproquement pour des "deals" plus importants concernant leur avenir en tant qu'institutions reconnues et fières de l'être. Il leur faut survivre et pour cela surmonter les difficultés opportunistes, quitte pour cela à les nier. D'autres considérations, plus terre à terre, plus mercantiles, nécessaires à leur survie, prennent le pas sur toutes autres valeurs et priorités, à commencer par les valeurs humaines qui ne sont que le dernier de leur souci mais restent quand même l'image qu'ils veulent continuer à donner d'eux-mêmes et pour laquelle il faut bien finir un jour par se soucier de son image, mais après toute autre considération. L'humain est l'élément le plus encombrant des politiques politiciennes. Celui qui coûte plus qu'il ne rapporte, celui qui encombre, celui qui gêne.

Il faut se souvenir des contorsions diplomatiques pour le même sujet, s'agissant des boat people de la mer de Chine et des réfugiés de tous bords de par le monde qui venaient en fait troubler le fonctionnement bien huilé des Etats, alors que ces mêmes Etats ont été incapables de trouver une solution aux problèmes avant que ceux-ci ne deviennent plus importants puis insolubles.

C'est l'Etat-providence de la divine démocratie qui fait que les Etats se doivent d'être comptables pour être solidaires d'abord de leurs propres peuples avant d'être solidaires de la population mondiale. C'est bien d'une vaste hypocrisie qu'il s'agit et qui consiste à attendre d'être acculé, le dos au mur de la réalité d'un désastre, pour tout juste accepter de faire des vagues et s'exonérer de toute responsabilité en commençant par chercher des coupables.

La façon qu'ont les Etats européens pour se décharger du problème des migrations en Méditerranée est significative de cette vaste hypocrisie. La "bonne" solution sera d'imputer la responsabilité de la situation à des passeurs qui n’existent pas au niveau politique et resteront donc, de ce fait, impunis. C'est avouer, reconnaître son impuissance. C'est de poudre aux yeux qu'il s'agit, d'arguments dilatoires destinés encore une fois à fuir et à cacher tant que faire se peut son incapacité et sa volonté d'être digne des peuples de la planète. C'est une démission déguisée, une façon de ne pas dire qu'on s'en fout alors qu'on se comporte comme tel et que les peuples ne sont plus une priorité dans un monde fait exclusivement d’échanges économiques.

Patrice C.

 

 

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