Liberté sous surveillance... rien de surprenant, par Patrice
L'angoisse
nécessaire.
J'aime la montée aux
rideaux des tenants de la liberté, je devrais même dire les teneurs, et à deux
mains, qui assurément ont fumé la moquette avant de se lancer à l'assaut du
plafond et se suspendent après leurs certitudes d'homme libre de la démocratie
pour mieux défendre (croient-ils)
leur droit légitime à leur liberté. Ils semblent avoir oublié qu'ils sont en
sursis de liberté octroyée par le pouvoir quel qu'il soit.
La liberté telle que
vous l'imaginez, mesdames et messieurs, c'est tout ce qu'il vous reste de ce à
quoi vous croyiez avoir droit après avoir fait le tour de tout ce que l'on vous
a volé.
Votre illusion, là
aussi, est si grande et benoîte qu'il serait grand temps de vous apercevoir que
vous ne disposez que d'une liberté conditionnelle, sous caution.
Il en va de votre
liberté comme d'une peau de chagrin. Faites donc le décompte de tous les
composants de ce que cela recèle pour vous apercevoir qu'il ne reste pas
grand-chose au final.
Faites l'addition
des amputations, des déductions, des restrictions, des dépouillements que vous
avez subi. Qu'en est-il de votre capital de liberté initial ? Que vous
reste-t-il à part votre espoir d'avoir encore un capital alors qu'il est
tellement entamé qu'il est encore illusoire de croire que vous l'avez jamais
eu. Qu'en avez-vous fait ? Vous l'avez échangé, vendu chaque jour un peu
plus, de compromissions en hypocrisies, en dénégations de vous-mêmes et vous croyez
encore avoir de la marge ?
Que l'Etat veuille
se protéger par des manœuvres électroniques de surveillance, dites-vous que
cela n'est pas nouveau, que le plus gros a déjà été entériné sans votre
consentement car l'Etat est là pour vous protéger. C'est la confiance que vous
lui avez toujours témoigné. C'est donc avec votre consentement qu'il agit. La
différence aujourd'hui, c'est que les mesures prennent de telles proportions
qu'il est nécessaire de vous en informer. Un minimum de précaution, tout au
plus, rien à voir avec le respect. Vous l'avez voulu ? Vous voilà servis !
Vous n'avez quand
même pas cru que la démocratie c'était le paradis sur terre ?
Les cris d'orfraie (pas seulement le soir au fond des bois…)
ne changerons rien. Big brother is
watching you ! C'est d'un mal nécessaire qu'il s'agit. Le doigt dans
un engrenage infernal ? Non, l'aveu a
minima, car on ne peut pas faire autrement, que désormais ce sera pire
qu'avant ! Autant avouer une partie de la turpitude, la plus grosse partie
étant inavouable. Elle émergera lorsqu'on apprendra que l'Etat écoute même ses
amis (comme Merkel ou d'autres).
Alors vous, moi, nous tous… roupie de sansonnet !
C'est juste le
principe finalement qui vous dérange le plus ? Ne vous en faites pas, ça
vous passera ! Après tout, on a déjà échappé au Golem, au Léviathan,
place à Big Brother ! Parlez de
tout, dites tout, avouez tout, déshabillez-vous ! Vous verrez, on se sent
mieux quand on ressemble à tout le monde !
Patrice C.
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