Deuxième manche, balle au centre
C’est
reparti pour un tour.
Les dimanches printaniers égrènent
leur élection et les commentaires laudatifs qui l’accompagnent. L’histoire est
connue chaque soir de fin de scrutin : les uns montrent les muscles, les autres
tentent d’atténuer leur défaite, et tous les autres s’acharnent à exister. Depuis
des années, pourtant, un petit parti indépendant des autres « fait la loi » et perturbe le
train-train du bipartisme qui tend à s’effacer. Le FN capte toutes les
attentions.
Marine Le Pen et les cadres de son
parti familial n’ont guère besoin de faire des prouesses durant les campagnes. Ils
n’ont qu’à ouvrir les bras aussitôt les paroliers du camp de gauche et du camp
de droite ânonnent le jargon moderniste usé jusqu’à l’os. Au sein de l’UMP,
nombreux sont les militants et électeurs qui se ne séparent que de trois cheveux
coupés en quatre du programme du FN. Le courant de La Droite forte, notamment, n’a aucun complexe en la matière. Au
PS, la mièvrerie vaguement sociale sur fond perdu de marché vanté n’attire
guère l’enthousiasme. La différence s’affiche dans l’advenue de nouvelles thématiques
républicaines et sociales véhiculées par le FN, le transformant, aux yeux de
Monsieur et Madame « L’Opinion »
qui n’existe que dans les fantasmes publics, tel le meilleur défenseur de la
République et des catégories ouvrières parmi la population.
Ce soir, électeurs ou
abstentionnistes (toujours plus nombreux
par refus de participer à la foire spectaculaire-marchande), vous entendrez
les mêmes ritournelles, la même évocation de la patrie en danger, les mêmes
promesses ridicules, les mêmes analyses ressassées depuis quarante ans, les
mêmes acteurs de la crise s’empourprer dans leur poire… passons.
Le tableau est connu, la
communication sera reine et David Poujadas questionnera sur du vide. Pas de
choc en attente. A moins qu’un leader
de paille tombe la tête première sur le plateau.
Pendant ce temps, nous filons sans
but à la dérive. Nous tous participons de l’incohérence et absence de
gouvernail collectif pour notre destinée commune. A déléguer en toute chose ‑ pourtant publique ‑, quel cirque (!), nous
sommes en réalité des nains juchés sur les épaules de clowns.
LSR
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