Le FN sert la boutique médiatico-politique, par Patrice
Le FN, une affaire en or.
Le Front
national, ah, si on ne l'avait pas, il faudrait l'inventer ! C'est d'un
pratique, le FN… Une bouée de secours, une poire pour la soif. On l'a échappé
belle ! C'est bien simple, s'il n'était pas là, on ne pourrait pas
expliquer la politique française.
Il est devenu
le pivot, l'axe central, incontournable des "réflexions" et des plateaux de télé. Ceux de ses membres qui
se prêtent au jeu médiatique, ils rigolent, ils se frisent les moustaches…
miam-miam ! Ils sont devenus incontournables, obligés. Ils n'en
demandaient même pas tant, mais on leur offre l'aubaine.
Il n'y a plus
d'émissions, d'opinions qui vaillent si elles ne sont pas cautionnées par un
membre du Front. On ne peut plus les ignorer, vu la puissance de feu, alors on
les invite ! Ne pas croire que ça amuse les Pujadas et autres Calvi, non,
ils sont obligés s'ils veulent être crédibles. Je ne parle même pas d'être
démocrates ou équitables. Non, juste s'ils ne le faisaient pas ils ne seraient
pas crédibles, voire sectaires, reclus sur des positions rien qu’à eux alors que
la moitié de la France en partage 30% avec le Front national. Alors, obligés
ils sont, avec l'alibi de l'équité, du
pluralisme. Pas de la diversité, ça, c'est autre chose, c'est peu
représentatif, ça vient d'on ne sait où, on ne les connaît pas, ils ne
représentent qu'eux-mêmes, alors on va pas se mouiller, prendre de risque…
Pour exister,
être crédible, visible, aujourd'hui, il faut marquer les esprits. Pas les
consciences, on ne va pas aller jusque là… Alors le lourd, le massif, le mal
dégrossi brut de décoffrage, c'est parfait. D'autant que cela fait des années
et des années qu'ils existent, qu'ils persistent et insistent. A défaut d'être
intéressants, cultivés (encore qu'il y a
du progrès, suffit d'entendre Philippot), il ont pour eux la pugnacité, la persévérance.
Et ça marche ! 30% de l'électorat, c'est pas une broutille ! Mieux
que le PS si ex-jauressien et si totalement ex-SFIO, puis PSU… Tout ça pour
ça !
Donc, on fait
avec, on compose avec. Certain(e)s adhèrent, d'autres acceptent, mais la bête
curieuse au bandeau sur l'œil, c'est fini. La hyène bavant de rage du temps de
Marchais qui en faisait son contre-type, ça n'existe plus. Le look, coco !
La classe ! Cours accéléré pour tout le monde et on va pique-niquer sur
les mêmes pelouses que les autres. Alors, forcément, ça force le respect. Etre
propre sur soi et ne plus manger avec ses doigts dans une gamelle pour chien,
ça identifie. D'un seul coup, on est admis. On n'est plus regardé de la même
façon qu'avant. Désormais on est regardé comme les autres… Bien sûr, on vous
ressort régulièrement d'où vous venez. Pas oublier la niche. Mais, dans
l'ensemble, on fait partie du jeu, on participe. On va même les chercher !
Et puis, on en fait des tartines… Des milliers de signes pleins les journaux.
Des pleines colonnes, avec photos !
Ils ne
doivent rien à personne. Se sont faits tout seul ! La roue a tourné avec
une autre façon de faire du journalisme : plus voyeur, plus vendeur aussi.
Tout est bon ! Alors, sans prévenir, on nous a élargi notre horizon
politique. On sait désormais qu'il existe autre chose que le ronron issu de la
Résistance (que l'on s'est dépêché
d'oublier) pour vendre son support, son antenne. On alimente le programme
et tout est bon. Surtout, on fait croire qu'on sait, alors qu'on se fait avoir
à chaque coin de rue de hasard. Pendant
ce temps-là, le Front s'installe. Il devient même essentiel, envers et contre
toute analyse. On le banalise. Ils peuvent dire merci. Ils se sont fabriqués,
on les entretient…
Un dernier,
pour la route ?
Patrice C.
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