l'info continue, l'info sans journaliste de terrain : une erreur dans le fondement, par Patrice
On blablate.
Dernier "lièvre"
médiatique : l'annonce par l'AFP de la mort de quelqu'un. Bien sûr, il ne
s'agit pas de la concierge ni du facteur, mais cela reste sans conséquence… Ce
n'est pas la première fois que cela se produit et de façon presque historique
et pittoresque. Il faut se remémorer le nombre de décès annoncés avec
précipitation pour mieux relativiser l'affaire.
Le Landernau s'enflamme. Il s'agit justement du
Landernau qui est aussi le soutien et la cause du résultat : à savoir
Internet.
Le métier de
journaliste (ou ce qu'il en reste, à
preuve) est le même depuis sa création : informer.
Sur le fond, rien de changé.
Ce qui a changé, c'est la façon de faire et les
intérêts qui y sont liés. Vérifier une information est le b.a.-ba du métier,
mais cela nécessite et fait partie de la charge et de la responsabilité des journalistes.
Se satisfaire d'à peu près et de ouï-dire, c'est relativement nouveau et
inhérent au nouveau système qu’on appelle, là aussi, modernité.
Selon les traditions et leur respect, diffuser une
information, cela demande et prend du temps. Eriger l'information en produit de
consommation soumis à la concurrence, c'est ouvrir la boîte de pandore. Depuis
quand l'information est-elle commercialisable et soumise aux contraintes d'un
marché de l'offre et de la demande ?
Depuis que les techniques se sont développées qui
devaient la servir et qu'elles l'ont asservies. Le cycle prix de revient/prix
de vente de l'information a pour corollaire d'amortir les frais d'installation
de diffusion de l'information. En un mot : il faut payer le matériel qui
permet d'aller plus vite, mais on n'a pas de système qui permette d'être plus
rapide et plus efficace à la fois.
On ne remplacera
jamais un journaliste sur le terrain, ce qui prend du
temps.
Par contre, et ceci explique cela dans le cas présent,
si d'autres médias n'ont pas diffusé l'information, c'est que peut-être ils se
sont, eux, donnés le temps de vérifier l'info en question. A vouloir être le
premier, on risque de se casser la gueule. D'autant que la primauté de l'info
pour une agence n'est pas un plus puisqu'elles fonctionnent par abonnements et
donc que leur clientèle est captive.
A quoi cela
peut-il servir de diffuser trois ou cinq minutes plus tard que les concurrents ?
A rien !
Ce serait de l'orgueil mal placé que de vouloir servir
ses clients avant que les autres supports ne servent les leurs.
Les journalistes aujourd'hui ne sont attachés à la
valeur du scoop que s'il est avéré et capable de résister plusieurs heures
avant les bouclages des journaux. Faire une annonce à 14.46 heures, c'est
s'exposer à être rattrapé avant 21 ou 22 heures, heures de bouclage.
Pour ce qui est de l'info en continue et à flux tendu,
ce n'est évidemment pas un gage de sérieux, pour preuve, et rares sont les
individus qui ne peuvent rester sans cette perfusion permanente.
Pour ce qui est d'alimenter leur antenne, ces médias
sont libres de s'organiser comme ils l'entendent. Ils sont abonnés à toutes les
agences filaires et n'auront pas de "trou"
dans leur réactivité, l'info venant de l'une ou de l'autre. Ils ont, de plus,
de quoi occuper leur programme et ne se privent pas de « resucées ».
Alors, de quoi se plaint-on ? D'une galéjade
regrettable et sans conséquence ?
Que cela révèle l'inconséquence de la presse ?
C'est juste d'un ratage consécutif justement à vouloir
satisfaire les habituels insatisfaits chroniques qui n'attendent que cela pour
épancher un trop-plein d'agressivité et de nombrilisme, à défaut de se pencher
d’abord sur leur propre cas.
Patrice C.
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