Les Verts, verts-de-gris ?
Slogan révélateur de l'écologie politique
Dans les jolis bureaux
fleuris de la branche communication
des Verts, on se doit d’être sérieux. Très sérieux. Parti de gouvernement, avec
Europe-Ecologie-Les
Verts (EELV pour les intimes des acronymes politiques),
l’écologie politique n’en finit pas de phosphorer et générer un effet de serre
dans les cerveaux lumineux d’une bande des quatre : Cécile Duflot et son
collègue inconnu au gouvernement, Dany Cohn-Bendit et Jean-Vincent Placé (dit "j'y vé" chez les siens). Ce
sont des représentants, parmi d’autres, de la haute politique écologiste.
Cécile, c’est l’agitée
du bocal. Plus comique mais aussi vulgaire que Nadine Morano, elle bâtit sa
chapelle dans les ors d’une gestion sans partage des responsabilités avec ses
codirigeants. Déjà, quand elle était conseillère municipale à
Montereau-Fault-Yonne (dans le riant
département de Seine & Marne, fief de l’exquis Yves Jégo), elle se
faisait remarquer par ses idées… disons, ras-des-pâquerettes et sa parfaite maîtrise
de l’art de dégoupiller ses grenades artisanales (made in artisanat solidaire) sous les sièges de ses camarades pour les
réduire au silence. Lycéenne, la déléguée de classe monterelaise ne souffrait
nulle contestation possible de son régime de terreur à haute dose de moraline. Vous
me direz, rien de plus normal pour une écolo.
Son collègue du
gouvernement (dont vraiment le patronyme
m’échappe ; je n’irai pas le chercher tellement je m’en tamponne mon
premier bonnet de bain) porte assurément le costume deux pièces à la
perfection sous sa blonde chevelure télégénique qui semble un atout pour plaire
aux électeurs vantant l’esprit (nouveau)
de « responsabilité aux affaires »
des écolos.
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"Tu aimeras l'Europe et mon doigt" (possible dialogue intime) |
« Dany-le-rouge », on ne présente
plus ce drille rebelle sur tout et de profession. Dany fut l’épouvantail teuton,
le « merle moqueur » de la
chanson du Pcf en 1968. Un brin canaille, il aime (surtout dans le désordre) le foot, l’Europe, la brèche, la fin des
nations, la bière de son pays. Depuis septembre, il a endossé le veston du
collectionneur de cris et remontrances en héraut de l’Europe impériale, puisqu’il
est devenu chroniqueur matinal (excellemment
tarifé pour la pige) sur Europe 1. Avec Dany, c’est surtout le
rouge au front qu’on essuie de lui en écoutant (honteusement, en se cachant du voisinage) ses pitreries aussi
hallucinées qu’un bréviaire pour mal-logés de Nabilla, qu’une feuille de route
pour une Europe-Reich (modérons-nous, soyons gentils, sinon on va
encore nous ressortir que notre souverainisme signe l’alliance des deux pôles
de l’arc politique : une Europe posant le roman de l’empire) ou qu’un
but de légende de François Hollande marqué en pleine lucarne un soir au Parc
des Princes.
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J'veux un ministère, j'veux un ministère... |
Quant à
Jean-Vincent Placé, ce sénateur fier de lui, patenôtre avec les puissants -ses bons maîtres- il nous a fait hurler
de rire en juin 2012 quand il ne jurait que pour un poste de porte-serviette
dans un quelconque ministère de Monsieur Ayrault. Lui, c’est un sempiternel « je veux être calife à la place du calife »
qui, s’il n’obtient rien pour l’heure, lui occasionne de tancer… vertement le
gouvernement quand demain il se fera carpette s’il devenait ministricule.
La jolie bande
que voilà. Nos écolos sont verts
comme de vieux coquins rue Saint-Denis le dimanche après-midi, en quête d’une
petite gâterie buccale tarifée. Ils savent nous démontrer sans honte combien l’excellente
thèse de Luc Ferry est justifiée et précieuse : utopique ou réaliste,
telle est la question, le chemin posé par l’écologie politique s’est placé dans
l’ornière d’un enjeu de civilisation pour le capital, et dont les thèses,
assises philosophiques et historiques s’appuient aussi discrètement que leurs
pratiques partisanes s’épanouissent chaque année davantage dans des idéologies
redoutables plongeant leurs « racines »
dans les idéologies de pureté qui anima, entre 1933 et 1935, les grandes
législations nazies portant sur la protection de la nature, des animaux et de l’environnement.
Cette thèse de Luc Ferry reste d’actualité,
disions-nous, et salutaire à lire et relire pour comprendre ces zouaves du
crypto-fascisme triomphant se déguisant parfois en gens de gauche, parfois en
gens de la droite la plus « humaniste »
(tiens le beau mot qu’on peut glisser à
toutes les sauces les plus noires, à base de trompettes-de-la-mort sans doute).
Elle se trouve dans son ouvrage de 1994, Le nouvel ordre écologique – l’arbre, l’animal et l’homme, paru
chez Grasset (le lecteur peut le trouver
pour un prix dérisoire en livre de poche ; il en gagnera le salut lors de ses
prochains votes, si voter a encore un
sens).
Nos Verts, nos Verts-de-gris, aiment à souhaiter une
Europe parachevée, une Europe qui taillerait en pièces les mauvaises entreprises
pollueuses ou les méchants hommes qui feraient du mal aux gentils animaux,
notamment de boucherie. Sous cette apparence, propre, humaine et considérant l’animal
(voire la fleur, l’arbre et le plancton
pour les plus avancés intellectuellement parmi ce fleuron politique) comme
un être aussi sensible que l’homme, et donc supposé posséder des droits,
protections, un mépris de l’histoire concrète éclot dans des programmes et
slogans dont la… verdeur (on ne s’en empêche
pas) n’a d’égal que son électorat urbain paumé dans des ruelles grises. Celui-là
qui veut, de temps en temps, « sanctionner »
le parti socialiste. Naguère, sous le gouvernement de Lionel Jospin (jusqu’en 2002), l’une de ses
fer-de-lance, Dominique Voynet, présentait sans cesse les Verts comme les « aiguillons du PS ». C’est chose
faite. Elle fut tellement « aiguillon »
qu’elle occupe deux sièges, un au Palais du Luxembourg, le second dans la ville
du siège de la Cgt, Montreuil-sous-Bois. Sociologiquement, l’électorat des
écologistes comprend, grosso modo, de
ces urbains sages et non pollueurs, cyclistes dans Paris (c’est louable pour le mollet et la santé) et au pouvoir d’achat
généreux pour s’offrir de bons poireaux « bio » sur le marché d’Aligre. Dans les grandes villes, villes
moyennes, et très peu dans les campagnes, les candidats écologistes sont les
bénéficiaires à la fois des disputes locales et accords avec le PS.
Que la cause
environnementale soit une question importante n’est pas relégable à ces clones
de zouaves. D’abord, la parole publique des Verts se trémousse. Elle en dit
long sur son contenu, sur son rafistolage avec une gouaille cynique de
petits-bourgeois endiablés dans les habits de ce qu’ils croient être issus du
peuple. Voyez, ci-dessous, cette affiche et son slogan. Elle a motivé ce
modeste billet. Elle en dit long sur le mépris de ces gens pour la politique. Elle révèle la chienlit
patente et les thèses qui portent l’écologie politique. On ne s’ennuie pas au
bureau politique des Verts. Ca cogite grave à sa com’…
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Sur le mur d'une fac... où quand un slogan révèle un parti. Après celui de "rafles" chez ses lycéens, les écolos signent le pire. |
OP, pour LSR
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