Société (3), par PAtrice C.
Bienvenue chez les indiens
La France divisée en
quartiers et en territoires. Effet de langage dû aux commentateurs ou volonté
politique ? On ne sait pas trop d’où viennent et qui sont ces « commentateurs ». De mon temps,
disait mon grand-père, on les appelait des journalistes. Aujourd’hui tout le
monde peut apporter son grain de sel à ce que l’on persiste à présenter comme
un débat et qui n’est plus en fait qu’un exercice de music-hall audio ou
visuel. « Je suis boucher, mais
aussi commentateur quand je parle de la viande. » « Je suis plombier et je suis aussi
commentateur à la radio ou à la télé. »
Ces auto promus experts nous imposent leur
vocabulaire. Là où l’on parlait de lieu de vie, on parle désormais de
quartiers. Si on étend la sémantique à une région géographique, on parle
désormais de territoires. L’ensemble de ces quartiers et territoires est censé
représenté la France. A quand une zone, un espace (mal défini), un endroit ? Pour définir le lieu où vivent les
Français, justement ?
Les politiques ne
sont pas les derniers. Ne sont-ils pas d’ailleurs les initiateurs de ce genre
de vocables ? Pressés qu’ils sont de botter en touche les sujets qui
viennent perturber leur tranquillité chèrement rémunérée. Que d’emphase et
d’effets de manche lorsqu’ils s’expriment… pour ne rien dire ! Alors, un
peu plus un peu moins… Et la désormais clique journalistique de suivre le
mouvement. L’œuf ou la poule ?
Résultat, le fossé se
creuse entre les audibles et les auditeurs qui n’en sont d’ailleurs plus tant
ils en ont marre de ce verbiage, de cette suffisance affichée, de ce que l’on
appelait encore, il n’y a pas longtemps, le parisianisme et qu’aujourd’hui on
se contente de mépriser et d’ignorer. La France se reconstruit à deux vitesses
et c’est de plus en plus évident. Les Français ont fait leur choix, en douce,
mine de rien. Ils vivent plus ou moins bien pour eux, dans leur sphère, leur
espace. Celui-ci se ferme de plus en plus. Etanchéité totale, impénétrable. Une
deuxième société, en retrait. La troisième société, celle des marginaux est
leur voisine. C’est la France à trois temps ! Le temps fort, celui qui
marque, est le deuxième et le troisième. Le premier temps ne sert que
d’introduction aux deux autres. On le survole, on l’oublie. Presque on
l’ignore. D’ailleurs, il se joue tout seul… Il n’existe que par lui et pour
lui. Tout organe (pas très propre) de
contact, de relation, de commentaire vit en autarcie, par et pour lui-même. Il
ne sait pas, ne se rend pas compte qu’il est seul. C’est l’auberge espagnole.
Les autres, eux, vivent et en chie mais c’est la vie et de toute façon on n’en
parle que de façon masquée, quartiers, territoires…
La réserve représente
quand même la majorité des Français. Qui est marginalisé ?
Patrice C.
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