L'expo. Braque, par Patrice C.

Georges Braque, le rallye
 
Organisée au Grand Palais, à Paris, à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa mort, la première rétrospective de l'oeuvre de Braque depuis quarante ans est à elle seule un monument.
 
Une très grande quantité de ses oeuvres est présentée sur une surface digne de l'évènement. Ce qui implique, en plus de l'attente dans la queue d'accès qui dure deux heures et demie, d'avoir du temps pour en venir à bout. Nous ne nous en plaindrons pas.

La période fauve de Braque qui débute son oeuvre en 1906, a elle seule est d'entrée une agréable surprise tant l'art fauve se trouve dépouillé et personnalisé et les couleurs vives. On y retrouve le savoir-faire des grands maîtres du genre mais épuré.

La seconde période (1908 à 1922) qui se partage en fait en trois parties, nous projette littéralement, sans transition et quasiment violemment dans le cubisme. Un cubisme d'abord marqué par l'utilisation proche de la monochromie tantôt des couleurs du fauvisme (Le viaduc de l'Estaque), ensuite d'une palette de marron et de beige dominants (Le Sacré coeur, Le guéridon, le Portugais).

Un effet d'empilements et superpositions savamment orchestrés où l'on retrouve le thème de la musique cher à Braque. La dernière partie de cette période conséquente bien sûr à la fréquentation de Picasso, nous emmène dans le monde des collages. Technique due au hasard de découvertes et de curiosités des sens en éveil d'un artiste qui se cherche encore et qui n'est pas totalement décidé à se spécialiser. Il s'agit-là de travaux proches du surréalisme tel qu'à son époque première. Suivra une période (1922-1930) qui verra le retour à un cubisme plus réaliste et plus figuratif (Les canéphores) et qui s'achèvera sur une période de natures mortes.

En 1931, Georges Braque s'installe à Varengeville-sur-mer (pays de Caux) où il se consacrera à  des oeuvres plus plastiques (plâtres gravés en 1931-32), à des eaux-fortes et à des sculptures réalisées avec les matériaux du pays tels que les galets de la plage. Les années de guerre marqueront son oeuvre sous la forme de la série des poissons et des billards.

De 1949 à 1956, Braque réalise la série dite des Ateliers, soit huit tableaux que l'on peut considérer comme la concrétisation de l'ensemble de l'oeuvre et dans laquelle on retrouve tous les éléments constitutifs de sa progression.

Les oiseaux, nouvelle série de tableaux est réalisée dans les années 1956-1961. C'est à cette époque, qu'à la demande d'André Malraux, Braque peindra le plafond la salle Henri II au Musée du Louvre. Cette peinture constitue peut-être l'exception de l'époque qui a vu l'artiste renoué avec les démons de la peinture sombre (Les oiseaux noirs, A tire d'aile).

A la fin de sa vie, Georges Braque a éprouvé le besoin de restituer des paysages familiers de la Normandie et de sa nature variée. Ses derniers tableaux sont cependant marqués de signes (prémonitoires ?) d'une fin prochaine car les ciels et les symboles morts de l'activité humaine sont bien présents dans son travail (La charrue, La sarcleuse).
 
Georges Braque est mort le 31 août 1963.
 
Patrice C.
 



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