Marine, la patate chaude, par Patrice C.

Guignol's band

 

Le jeu consiste à ne pas être le dernier à envoyer à son adversaire le paquet encombrant qu'est le FN.

On assiste à un chassé-croisé, dont le parti de Marine Le Pen est l'enjeu, et dont il faut se débarrasser au plus vite et au détriment, bien sûr, de son vis-à-vis. C'est ainsi que nous assistons en toute passivité, mais en même temps et en quelque sorte pris en otages que nous sommes de ces échanges qui en fait ne nous concernent pas. Car le jeu n'a pas en soi de vainqueur, ni de vaincu, ni d'enjeu. Il y a juste des gens qui regardent, d'un air plus que distrait, ces échanges sans queue ni tête sans même être des spectateurs, tout au plus des témoins indifférents. Nous sommes abreuvés contre notre gré de considérations dont nous n'avons rien à faire tant les échanges sont vains et pitoyables. En un mot : ceci ne nous regarde pas. Et pourtant, cela continue de nous assaillir !

Pourquoi et à quelle fin ? On se le demande un peu, encombrés que nous sommes d'un spectacle dont on aimerait se passer devant un JT sacralisé quoiqu'il advienne et des journaux de plus en plus atones et trop heureux qu'on leur fournisse une matière première qui fait juste quantité.

En termes sportifs cela s'appellerait des échanges, en termes musicaux de la musique pour musiciens, en littératures des ratiocinations de caniveaux. Dans l'esprit des initiateurs, il s'agit-là d'une preuve de leur existence. Ils nous administrent, bon gré mal gré, leurs turpitudes sans y mettre jamais l'analyse et la réflexion nécessaires à quelque chose d'utile. C'est à prendre et malheureusement pas à laisser, poursuivis que nous sommes par leurs histoires et querelles auto-justifiantes.

La honte, car il s'agit bien de cela, d'être éventuellement coupable d'une association malsaine, monopolise toutes les énergies. Pendant ce temps, les enfants jouent et vivent leur vie. Bel exemple tiré de la publicité où deux bébés s'expliquent sans être compris des parents et où l'un des deux s'adressant aux parents leur dit une insulte que les parents ne comprennent pas mais qu'ils répètent pour faire chorus… Nous en sommes là !

Parallèlement, et trop heureuse de compter les coups et de ramasser les morceaux, Marine Le Pen suit son "bonhomme" de chemin… Les vitupérations ont ceci de bien qu'il y a toujours quelqu'un pour les ramasser et en profiter.

Et s'il s'agissait d'un trio pitoyable interprétant un morceau peu probable ? Si cette cacophonie ne participait en fait que d'un jeu de dupes où les votants n'étaient que les gogos, et considérés comme tels, chargés de cautionner ce spectacle et à qui l'on ferait croire qu'ils ont le pouvoir de séparer les protagonistes et de déterminer, selon des règles absconses, le moins mauvais joueur ?

Triste musique en fait et pitoyable spectacle.


Patrice C.

 

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