Pouvoir, par Patrice C.


L'assemblée constituante arrive

 

La dernière consultation électorale (locale) tend à prouver que toute personne détentrice d'une identité ou d'une charge politique n'est plus crédible. Elle se trouve marginalisée par ce peuple qu'elle croit représenter et qui finalement la rejette. L'apparence et souvent la suffisance des détenteurs ou des représentants du pouvoir politique ne sont plus crédibles. Les espoirs qu'ils avaient suscités et créés et qui furent déçus dans le temps et dans les faits participent à ce rejet. La situation économique, mais pas seulement, accélère cette exigence de ceux qui sont en attente.

Nous nous retrouvons — presque — avec la volonté du tout et tout de suite qui avait émergée en mai 68. L'attente fut longue et vaine et les espoirs déçus de voir résolues des situations de plus en plus difficiles à vivre. En attendant, et c'est la conclusion à laquelle arrive les Français, la roue tourne bien pour ceux qui sont pourvus. La conclusion, pour hâtive qu'elle soit, n'en est pas moins dépourvue de bon sens et la pression quotidienne crée l'urgence et pourvoit au sentiment d'abandon.
 
Compte aujourd'hui la volonté affichée et l'apparente implication des élus. Des signes extérieurs ne trompent plus le peuple. Retour à 1830 et 1848. Les a priori renaissent et servent de ralliement. Le peuple demande à avoir des représentants de sa catégorie sociale. Que peuvent encore croire susciter ceux que l'on considère de plus en plus comme des nantis ? Les signes extérieurs de pouvoir sont de plus en plus assimilés à des signes extérieurs de richesse et les attributs du pouvoir sont bafoués.

On ne peut pas impunément diriger un pays qui s'appauvrit en se présentant affublé des attributs de la bourgeoisie. La modestie s'impose, le pouvoir ne se représente plus sous l'aspect du respect dû à un supérieur. Depuis quand les Français ne se découvrent plus devant leurs représentants ? Et c'est tant mieux ! Le pauvre hère se considère aujourd'hui comme un ayant droit, et il a raison. La politique doit se traiter et se présenter d'égal à égal. La sacro-sainte modernité est passée par là ! Vous l'avez voulue pour asseoir votre pouvoir, elle est jetée aux orties et reformatée ! Aux avancées promises et qui n'aboutissent pas, ou pas assez vite, viennent se heurter des réalités inhumaines d'abandon et d'impuissance de la part de ceux qui sont censés et qui ont été mis là pour ça. Où est le pouvoir ?

Face à la réalité des faits, le crédit des délégués est épuisé. On se pose aujourd'hui la question de savoir "quel pouvoir ?" La vacuité apparente de ce pouvoir et de son efficacité confinent à la trahison et tout devient bon pour rejeter ces élus, d'ailleurs de plus en plus misérablement élus ! L'abstention et le vote blanc deviennent le signe du rejet et de la carence en personnel politique de rechange qu'attendent les Français.

De fait, la répudiation immédiate est déjà en application. La politique, qui est devenue un métier, est considérée comme une caste et peu importe ses tendances et orientations. Ses appartenances sont perçues comme futiles, voire inutiles. Les origines tendancielles sont estompées et gommées, rejetées qu'elles sont dans la fosse des inutilités chroniques.

L'espoir n'est plus le nom de ce qu'attendent les Français. C'est de changement radical et fondamental qu'aujourd'hui ils attendent quelque chose de positif, de concret. Le sacro-saint système politique a vécu dans l'esprit du peuple qui n'est plus dupe qu'il s'agit-là d'un engrenage où chacun reconnaît les siens et qui entretient les avantages de quelques-uns plus que les profits des autres.

 
Patrice C.

 

 

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