Incoutournable avenir : la misère, par Patrice


La misère, bien sûr.

Celle qui s'est installée, de façon durable et incontournable. Celle que l'on n'a pas contrariée, que l'on a vu venir.

Pas d'excuse ! Celle même que l'on a entretenue de peur d'affronter l'opinion publique et d'avouer que désormais elle sera durable, perpétuelle. Trente ans que ce jeu de cache-cache dure. Trente ans que l'on fuit les responsabilités, les prévoyances, les contre-feux.

La misère, c'est d'abord et avant tout le manque de travail. Voire plus de travail du tout. On est déjà dans le moins en moins… Ça a commencé avec la modernisation des outils de travail, les premiers robots. C'est bien joli, ça aide même à mieux vivre certains travaux pénibles. Seulement, il faut penser à recycler les hommes qui les exécutaient, élargir le panel de travaux, en mieux. La machine au service de l'homme : beau programme mais qui ne reste que programme théorique. Déjà on savait qu'il y aurait trop de main-d'œuvre mise sur la touche. La modernité des outils de travail a continué. Aujourd'hui : numérique, informatique. Roule ! Comme un bulldozer qui passe et qui écrase tout.

Deuxième étape : le tertiaire. Plus de travaux sales pour le monde occidental moderne. On ne met plus ses mains dans le cambouis, on laisse ça aux "sauvages" en voie de développement, au tiers monde. Nous, modernes comme personne, intelligents avec ça et fiers comme Artaban, on ne veut plus se baisser à de si basses œuvres. Et surtout, on supprime les structures lourdes, les investissements coûteux qui minorent les profits. On ne construit plus d'usine : trop cher ! On travaille en ateliers, douillets, confortables, pas chers. On revalorise l'ouvrier, dit-on. En fait on se fout de lui tant qu'il sert encore un peu. On externalise, on expatrie le lourd, le sale. On travaille presque pour la gloire, la beauté du geste, c'est dire…

Les profits qui sont la cause de tout, évidemment ! Profits qui ne sont pas redistribués comme le souhaitait le père Keynes et comme l'avait prévu Marx. Mais on continue ! On verra bien, demain… Résultat, on ne produit plus rien ou alors peu et cher, donc noble ! L'ouvrier qui a tout créé, inventé, on lui dit au revoir et même pas merci. Sans lui, il n'y aurait jamais eu de travail, de métiers puis d'usines.

La suite s'inscrit dans la continuité. On nous annonce déjà qu'il n'y aura plus de caissières dans les supermarchés d'ici à dix ans. Plus rien de rien ! Peut-être des robots pour faire le ménage. Il ne restera que les travaux d'assistance aux personnes, de dépannage, d'entretien. Du tertiaire qui ne "consomme", n'utilise presque pas de salariés, mais qui rapporte encore un peu, et un peu d'artisanat de luxe et le tourisme, en fait de l'assistanat de voyageurs.

On s'étonne, mais c'est pas fini… Du boulot : y'en a plus. Donc des chômeurs, des assistés sociaux il y aura de plus en plus. Il faudra bien pallier, compenser. Subventions à tout va, sinon révolution et coupe-jarrets aux coins des rues… Bientôt la moitié de la population qui regardera travailler l'autre moitié !

Allez, bonne année !

Patrice C.

 

 

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